La compagnie aérienne britannique à bas coût EasyJet s’attend à un bénéfice annuel avant impôt dans le haut de ses objectifs, en dépit de l’impact négatif de la livre et la vive concurrence dans le secteur.
EasyJet a expliqué dans un communiqué vendredi prévoir un bénéfice avant impôt compris entre 405 et 410 millions de livres (entre 453 et 458 millions d’euros) pour l’exercice 2016-2017 clos fin septembre.
Le chiffre définitif, qui doit être dévoilé le 21 novembre à l’occasion de la présentation des résultats du groupe, se situera donc dans le haut de l’objectif dévoilé fin juillet – entre 380 millions et 420 millions de livres – et revu à la hausse à cette occasion.
Son bénéfice avant impôt sera toutefois encore en baisse d’une année sur l’autre, du fait notamment de la faiblesse des tarifs, après avoir atteint 495 millions de livres en 2015-2016.
« EasyJet termine l’année sur une tendance qui continue d’être positive avec de solides dernier trimestre et second semestre », s’est félicitée Carolyn McCall, la directrice générale, qui doit quitter son poste à la fin de l’année pour rejoindre le groupe de télévision ITV.
Elle souligne que la compagnie n’a jamais autant transporté de passagers au quatrième trimestre (24 millions) et que les bénéfices pour le second semestre seront supérieurs de plus de 100 millions de livres à la même période un an plus tôt.
La hausse du nombre de clients a été permise en particulier par des prix plus bas cet été, ce qui a eu toutefois comme conséquence de réduire le revenu par siège à change de constant de 3,7% sur un an au quatrième trimestre.
Le groupe se montre confiant sur ses résultats grâce notamment à une baisse de la facture de carburant et en dépit des vents contraires subis du fait de la faiblesse de la livre sterling depuis le vote du Brexit, en juin 2016.
Cet effet de change aura un impact négatif de 100 millions de livres sur ses comptes annuels, a précisé la compagnie, dont les coûts sont en majorité dans d’autres monnaies et donc renchéris par leur appréciation face à la devise britannique.
Pour l’année prochaine, à savoir l’exercice 2017-2018, EasyJet prévient que le coût de la baisse de la livre devrait se limiter à environ 20 millions de livres.
La compagnie s’attend dans le même temps pour le prochain exercice à une contribution positive comprise entre 125 et 145 millions de livres des coûts du carburant en raison des gains obtenus grâce aux couvertures financières mises en place.
Acquisitions en vue ?
EasyJet semble en bonne voie au moment où le secteur aérien traverse dans les îles britanniques une période de turbulences, entre la faillite brutale de la compagnie britannique Monarch et la grave crise des annulations de vols de l’irlandaise Ryanair.
La compagnie a malgré tout attribué la pression actuelle à la baisse sur les prix en raison d’une concurrence toujours plus forte et de la hausse de l’offre de vols.
Mais « les déboires de Monarch et la désorganisation dans les réservations de Ryanair offrent à EasyJet une occasion en or de gagner des parts de marché », souligne Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.
La vive concurrence préoccupait les investisseurs, l’action du groupe perdant 2,80% à 1.248,00 pence vers 08H40 GMT à la Bourse de Londres.
Les compagnies doivent se préparer dans le même temps à la sortie du Royaume-Uni de l’UE, ce qui a conduit EasyJet à se doter d’un certificat de transporteur aérien en Autriche pour lui permettre de voler sans contrainte à travers l’Europe après le Brexit.
Enfin, EasyJet n’a donné aucune précision sur ses projets d’acquisitions, alors que la compagnie est en négociation pour racheter une partie de l’allemande AirBerlin et a fait par ailleurs une offre sur l’italienne Alitalia.
Le Quotidien / AFP