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Dumping chinois : l’Europe « ne peut pas être naïve »


Les sidérurgistes européens pâtissent fortement de la déferlante de l'acier chinois subventionné et vendu à bas prix dans l'UE. (photo AFP)

L’Europe « ne peut pas être naïve et doit protéger ses intérêts, particulièrement quand cela concerne le dumping », a déclaré vendredi le ministre slovaque de l’Économie, Peter Ziga, dont le pays assure actuellement la présidence de l’UE.

Peter Ziga s’exprimait en arrivant à une réunion des 28 de l’UE à Bruxelles consacrée notamment aux moyens de défense contre les exportations chinoises à prix cassés. Pékin a fustigé jeudi soir de nouvelles méthodes antidumping présentées mercredi par la Commission européenne. « Nous voulons arriver à clore la discussion ou parvenir à un accord à la fin de l’année, spécialement sur la ‘règle du droit moindre' », a expliqué Peter Ziga à des journalistes.

Cette règle consiste à identifier, dans un cas de dumping, le niveau objectif de celui-ci, puis l’ampleur du préjudice subi par les entreprises européennes, et à choisir le moins élevé de ces deux chiffres (donc, le niveau de préjudice) pour définir les droits de douane. Simplement recommandée par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), elle ampute les Européens d’une bonne partie de leur pouvoir de nuisance. Cela fait maintenant plus de trois ans que les pays de l’UE ne parviennent pas à trouver un accord sur cette question : ceux du Nord, emmenées par le Royaume-Uni, freinaient jusqu’ici des quatre fers, ne voulant pas renoncer à cette règle, de crainte d’envoyer un signal protectionniste. D’autres pays, comme l’Allemagne et la France, dont les sidérurgistes pâtissent fortement de la déferlante de l’acier chinois subventionné et vendu à bas prix dans l’UE, estiment que cette règle handicape très fortement leur industrie dans un contexte de surcapacité.

Pendant la réunion de vendredi, les 28 ministres de l’UE au Commerce se penchaient également sur une proposition de la Commission européenne présentée mercredi et visant à lutter contre le dumping chinois. Au cœur de cette proposition : une nouvelle méthode de calcul du dumping pour les importations en provenance de pays où il existe des distorsions importantes du marché ou dans lesquels l’État pèse profondément sur l’économie. Le temps presse pour l’exécutif européen : d’ici au 11 décembre, il doit se prononcer sur le statut d’économie de marché pour la Chine au sein de l’OMC. Et si ce statut est accordé, l’UE ne pourra plus protéger ses industriels comme auparavant en utilisant des méthodes d’identification du dumping peu favorables à Pékin.

Le Quotidien/AFP