L’avocat général a préconisé l’annulation du non-lieu d’Henri Leclaire dans l’affaire des meurtres de deux petits garçons, tués en 1986 à Montigny-lès-Metz.
Francis Heaulme sera-t-il accompagné d’Henri Leclaire devant la cour d’assises? Malgré le non-lieu accordé en appel au second nommé dans l’affaire du double meurtre de Montigny-lès-Metz en 1986, cette hypothèse n’est plus à exclure.
En effet, la Cour de cassation examinera le 14 décembre le pourvoi formé par la mère d’une des deux victimes contre la mise hors de cause d’Henri Leclaire. Et dans son avis écrit avant l’audience, l’avocat général à la Cour de cassation préconise d’annuler le non-lieu dont a bénéficié Henri Leclaire.
Celui-ci avait été le premier à avouer en 1986 le meurtre d’Alexandre Beckrich et Cyril Beining, deux enfants morts le crâne enfoncé à coups de pierre sur un talus SNCF sur lequel ils jouaient à Montigny-lès-Metz. Mais il s’était rapidement rétracté.
Leclaire puis Dils avaient avoué, avant de se rétracter
Les enquêteurs avaient fini par écarter la piste Leclaire, relevant des inexactitudes dans ses déclarations, et estimant, après une reconstitution, que sa corpulence l’empêchait de monter sur le talus.
Quelques mois plus tard, un adolescent de 16 ans, Patrick Dils, avait aussi avoué les meurtres avant de se rétracter. Premier mineur condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il fut, en 2001, l’un des rares détenus français à bénéficier d’une procédure de révision, qui aboutit à son acquittement.
La présence du tueur en série Francis Heaulme à proximité du lieu du crime le jour du meurtre, le 28 septembre 1986, avait été un élément clef de cet acquittement.
Incertitude sur l’état de Francis Heaulme
Mais lorsqu’il a été entendu sur l’affaire, Francis Heaulme, le «routard du crime» – qui n’a jamais avoué celui-là – a mis en cause Henri Leclaire: il l’aurait vu, ensanglanté, à proximité des lieux du crime ce même 28 septembre 1986.
L’avocat de la famille du deuxième enfant a récemment demandé une expertise médicale de Francis Heaulme, dont l’état de santé fait planer l’incertitude sur la tenue du procès, qui devrait se dérouler en 2017.