Accueil | Actualités | Donald Trump est arrivé à Davos

Donald Trump est arrivé à Davos


Le président américain est arrivé à la mi-journée en hélicoptère dans la très chic station alpine de Davos (photo: AFP)

Donald Trump est arrivé jeudi à Davos, où l’élite économique mondiale se demande si elle va être mangée à la sauce « America First », ou au contraire courtisée par le toujours imprévisible président américain.

Le président américain est arrivé à la mi-journée en hélicoptère dans la très chic station alpine, où une certaine fébrilité était palpable parmi les participants, à la veille d’un discours très attendu vendredi.

« Ce qui est le plus fascinant chez le président Trump, c’est sa capacité à surprendre et je suis sûr que nous serons surpris demain », a déclaré l’ancien Premier ministre finlandais Alexander Stubb, désormais vice-président de la Banque européenne d’investissement.

Le chef de l’État américain entend « raconter au monde à quel point l’Amérique est formidable et comment elle va bien. (…) Notre pays est enfin en train de GAGNER à nouveau! », avait tweeté Donald Trump peu avant de quitter les États-Unis.

Voilà qui donne le ton pour les quelque 3 000 chefs d’entreprises ou dirigeants politiques de haut vol rassemblés depuis trois jours.

Les lieutenants du milliardaire américain, qui est flanqué de pas moins de six membres de son exécutif, ont largement préparé le terrain.

Le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin a par exemple réveillé le spectre d’une guerre des changes généralisée en disant mercredi que le dollar faible était « bon » pour les États-Unis, et jeudi que Washington n’était « pas préoccupé » par le niveau du billet vert.

L’ancien banquier a ainsi fait grimper l’euro au plus haut en trois ans face au dollar, une évolution déconnectée de la vigoureuse croissance américaine, et pénalisante pour les exportateurs européens.

« On ne joue pas avec les parités » des devises, a mis en garde jeudi le ministre français des Finances Bruno Le Maire, très concerné par le sujet puisque la France bataille avec un déficit commercial endémique.

Le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross a pour sa part estimé que dans un contexte de « guerres commerciales », désormais « les troupes américaines montent au front ».

Des attentes mitigées

Donald Trump s’entretiendra à Davos avec la Première ministre britannique Theresa May, alors que la « relation spéciale » entre les deux pays bat de l’aile, et avec le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu.

Il doit aussi voir le président rwandais, Paul Kagame, qui préside également depuis le 1er janvier l’Union africaine. Et ce alors que la presse américaine attribue à Donald Trump des propos insultants sur les États africains, qualifiés de « pays de merde ».

Premier président américain à se rendre au Forum économique mondial depuis Bill Clinton en 2000, Donald Trump est attendu avec des sentiments mitigés.

Sa récente décision de réduire nettement le taux d’imposition des entreprises, la flambée de Wall Street et la robuste croissance des États-Unis ont de quoi plaire aux maîtres de la finance et aux PDG.

Donald Trump a d’ailleurs prévu de dîner avec des chefs d’entreprises européennes jeudi.

Mais son discours protectionniste et ses sorties intempestives sur des sujets géopolitiques sensibles tranchent avec le ton très consensuel prisé à Davos, où les tables rondes sur les bienfaits du libre-échange alternent avec les initiatives caritatives.

« C’est vrai que les gens apprécient le dynamisme des marchés et la réforme fiscale annoncée aux États-Unis mais ils sont aussi très nerveux face aux tensions géopolitiques mondiales et donc partiellement à cause de Trump », a souligné Robert Kaplan, analyste au Centre pour la nouvelle sécurité américaine.

Le contraste pourrait être fort entre l’accueil fait à Donald Trump et les applaudissements nourris réservés par exemple au président français Emmanuel Macron.

Ce dernier a réclamé mercredi un « nouveau contrat mondial » pour une mondialisation plus vertueuse, propre à combler des inégalités béantes.

Le Quotidien/ AFP