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Differdange-Zira : il faudra compter sur l’insubmersible Weber


Differdange comptera sur un super match de son portier, Julien Weber. (photo Julien Garroy)

[Europa League] Differdange, pour créer l’exploit d’un improbable retour face à Zira, va devoir faire le forcing. Et s’exposer…

Ils détestent ça, les joueurs de football, quand on leur sort ce genre d’amabilité, même quand il y a un fond de vérité. Par simple question d’humilité mal placée, Julien Weber a donc désavoué tout haut l’idée que sans ses deux à trois parades décisives du match aller contre Zira le retour n’aurait été qu’une simple anecdote sans saveur : «Oui, enfin, on a eu aussi les occasions par Yannick (Bastos) et Jordann (Yéyé) de faire en sorte d’être en très bonne position pour ce retour.» Entre l’inabouti de ses deux attaquants qui ont oublié de mettre le FCD03 en position favorable et le tangible sur lequel on peut se permettre de juger une nouvelle prestation éclatante de sa part et qui, elle, a évité que le FCD03 ne soit en position irrémédiablement défavorable, il y a pourtant un monde.

Ce jeudi soir, au Parc des Sports, Pascal Carzaniga va devoir lâcher les chevaux. En espérant que Nicolas Perez aura atteint un rythme de croisière décent, que Chadli Amri, qui risque de remplacer Bastos, sera déjà décisif, que Yéyé sera aussi inspiré qu’en Azerbaïdjan… Car il y a deux buts à rattraper et personne au club ne peut décemment s’appuyer sur le rendement offensif de l’aller pour y croire. Trop statique. Trop stérile. Mais pas désespérant non plus.

Il en a enterré, des concurrents…

C’est là que se niche l’espoir. Et c’est à l’autre bout du terrain que se balancera la corde du pendu, entre les poteaux de Julien Weber. Au moindre but encaissé, c’est plié. On se prend donc d’affection, d’un coup, pour le 1,96 m du Français, son côté grincheux («C’est quand on ne me connaît pas et qu’on vient me voir après une défaite ça!») et ses huit années de présence qui en font, l’air de rien, un des plus anciens serviteurs de la maison. Le temps a filé, les campagnes aussi, et l’on a oublié de se pencher sur le cas de ce garçon désormais blindé d’expérience mais qui a longtemps cultivé le look autant que l’attitude du gars qui se retrouve un peu là par hasard. Alors que non.

Weber en a en effet enterré, des concurrents. Que des pointures, des gars qui ne rêvaient que de lui prendre la place et en avaient la carrure. Thomas Hym, Yann Heil, Arnaud Schaab et maintenant Patrick Worré. Quand on survit à ça, et sous plusieurs entraîneurs différents qui plus est, on a les épaules pour décider d’une qualification dans un 1er tour d’Europa League. Le géant, qui vient de signer une prolongation de trois ans mais pour lequel aucun autre club de DN ne s’est battu, hausse les épaules : «On bosse tous comme des dingues pour ça. Et puis moi, je ne cherche pas la reconnaissance. Juste à prendre du plaisir avec les potes.»

On dirait pourtant qu’il en manque de reconnaissance, pas reconnu à sa juste valeur. Peut-être lui manque-t-il encore une rencontre référence absolue en Europa League pour ça. Et ce jeudi, ce serait le jour ou jamais. Que le FCD03 ne laisse pas sans combattre son voisin du Progrès s’accaparer toute la gloire de ce début d’été. Il en aurait bien envie, lui qui jure avoir «toujours la bave aux lèvres». Allez, s’il n’encaisse pas de but, promis, «ce ne sera pas infaisable»…

Julien Mollereau