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Deux nouvelles auditions en lien avec les attentats de Paris


Des policiers et soldats belges dans une rue de Verviers, le 25 novembre 2015. (Photo : AFP)

Deux personnes ont été interpellées jeudi à Bruxelles et à Verviers, dans l’est de la Belgique, dans le cadre du volet belge de l’enquête sur les attentats de Paris, l’une en tant que suspect et l’autre en tant que témoin, a indiqué vendredi le parquet fédéral belge.

Il s’agit de deux frères, a indiqué leur avocate, Aurélie Jonkers, citée par l’agence de presse Belga. Le parquet n’a donné aucune précision.

Par ailleurs, l’avocat d’Ali Oulkadi, inculpé lundi pour avoir conduit Salah Abdeslam (un suspect-clé toujours en cavale) dans Bruxelles au lendemain des attentats de Paris, a démenti vendredi que son client ait participé aux attentats de Paris.

Même s’il reconnaît avoir conduit Salah Abdeslam, Ali Oulkadi «conteste formellement ses inculpations» de participation aux activités d’un groupe terroriste et d’assassinats terroristes, a expliqué Me Olivier Martins à des journalistes après une audience au Palais de justice de Bruxelles, au cours de laquelle il a réclamé la remise en liberté de son client.

A ce jour, cinq suspects ont été inculpés et placés en détention provisoire en Belgique dans le cadre de l’enquête sur les attaques qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris. Outre Salah Abdeslam, un autre suspect également originaire de la commune bruxelloise de Molenbeek, Mohamed Abrini, est toujours recherché.

Me Martins s’est livré à un récit détaillé de la façon dont Ali Oulkadi, un père de famille de nationalité française de 31 ans vivant à Molenbeek, a conduit Salah Abdeslam, qu’il connaissait car il était «un des meilleurs amis» de son frère aîné Brahim, qui s’est fait exploser devant un bar dans l’Est parisien le 13 novembre.

Selon ce récit, Ali Oulkadi a été appelé samedi 14 novembre vers midi par un ami qui lui a demandé de venir le chercher dans le quartier de Laeken (nord de Bruxelles) pour le conduire à Schaerbeek, une commune proche du centre de Bruxelles.

Quand il arrive, M. Oulkadi prend en charge cet ami – dont Me Martins refuse de révéler l’identité – mais aussi un homme qu’il ne reconnaît pas immédiatement car «il était dissimulé sous un bonnet». Dans la voiture, il s’aperçoit qu’il s’agit de Salah Abdeslam, dont l’enquête a montré qu’il est revenu à Bruxelles au lendemain des attentats.

Salah Abdeslam est soupçonné d’avoir servi de chauffeur à certains des kamikazes de Paris. Il pourrait aussi être celui qui a abandonné un gilet d’explosifs à Montrouge, au sud de Paris, ce qui l’impliquerait directement dans les attentats.

L’enquête a montré qu’il était revenu à Bruxelles le lendemain des attaques, le samedi 14 novembre vers midi, grâce à deux amis qui sont venus le chercher en voiture à Paris et qui sont actuellement écroués en Belgique.

A ce moment-là, «personne ne sait que Salah est recherché, il (Ali Oulkadi) ne le savait pas», a plaidé devant la presse son avocat. Salah Abdeslam, «particulièrement nerveux», va durant le trajet dire à Ali Oulkadi que son frère Brahim «a tué des personnes et s’est fait exploser». Son client était «sous le choc», «dans l’incompréhension» et a poursuivi la route «comme un automate», a assuré Me Martins.

Le trajet, entrecoupé par un arrêt dans un café, a pris «moins d’une heure», a-t-il précisé. Ali Oulkadi «n’espère qu’une seule chose, c’est qu’on arrête Salah et que ces choses-là s’arrêtent», a déclaré l’avocat. Selon Me Martins, Ali Oulkadi «n’a aucun antécédent judiciaire et il est absolument inconnu pour des infractions en matière de terrorisme».

AFP/M.R.