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Deux femmes voilées chassées d’un restaurant à coups de propos racistes


L'une des clientes a fait une vidéo, dans laquelle on entend notamment le restaurateur dire "tous les musulmans sont terroristes". (Capture vidéo YouTube)

Un restaurateur est accusé d’avoir chassé deux femmes musulmanes voilées de son établissement de Seine-Saint-Denis en leur tenant des propos islamophobes. Ce qui a provoqué dimanche une tempête de réactions sur les réseaux sociaux et jusqu’au gouvernement. Une enquête est en cours.

Le parquet de Bobigny a indiqué avoir ouvert dimanche une enquête pour « discrimination à caractère racial ». De son côté, la préfecture de Seine-Saint-Denis a évoqué un « différend » ayant opposé samedi soir le patron de ce restaurant gastronomique baptisé « Le Cénacle », à Tremblay-en-France, à « deux clientes voilées ».

Ces deux habitantes de la région parisienne ont aussitôt pris contact avec le Collectif contre l’islamophobie en France, a indiqué l’association qui entend soutenir leur dépôt de plainte lundi matin.

« Tous les musulmans sont terroristes »

Dans une vidéo apparemment filmée par une des deux clientes et ensuite mise en ligne, on entend deux voix de femmes lors d’un échange tendu avec le restaurateur en tablier blanc, dans la salle de restaurant.

A l’une des deux femmes qui lance « On ne veut pas être servi par des racistes, Monsieur ! », le patron répond: « Les racistes mettent pas des bombes et ne tuent pas des gens, les racistes comme moi ! ». « Parce qu’on a mis des bombes, Monsieur ? », lui rétorque la voix. « Madame, les terroristes sont musulmans et tous les musulmans sont terroristes. (…) Des gens comme vous, j’en veux pas chez moi. (…) Maintenant, vous le savez, alors partez ! »

Les deux clientes ont ensuite quitté les lieux, après avoir prévenu la police. Une patrouille s’est rendue sur place dans la soirée, selon une source proche du dossier.

Dans la journée de dimanche, le restaurateur se serait excusé de ses propos, rapporte Le Parisien. Interpellé par des jeunes devant son établissement, il leur aurait expliqué avoir dérapé en raison de la polémique autour du burkini en France mais également parce qu’il avait un « ami qui est mort au Bataclan », relate le journal.