« Dégage! » : des milliers de personnes ont une nouvelle fois manifesté dimanche dans plusieurs villes de France contre la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat en Algérie au moment même où celui-ci rentrait au pays après une hospitalisation en Suisse.
Souvent revêtus de drapeaux algériens, environ dix mille manifestants, réunis sur la place de la République, dans le centre de Paris, scandaient « Pouvoir assassin » ou « Système dégage » dans une atmosphère bon enfant, faite de youyous des femmes et de stands à merguez et brochettes.
Au même moment, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, est rentré en Algérie à l’issue de deux semaines d’hospitalisation à Genève pour des « contrôles médicaux périodiques ». L’annonce a été faite par la présidence algérienne dans un communiqué cité par l’agence de presse officielle APS.
À Marseille, 6 000 Algériens et Français d’origine algérienne ont également manifesté. « La lumière est au bout du tunnel : l’élection ne pourra pas avoir lieu. Un gouvernement provisoire sera mis en place pour organiser un scrutin vraiment démocratique », estime Kader, 49 ans, drapeau algérien sur les épaules.
« Le 5e mandat de Bouteflika, c’est juste la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les gens sont sortis (dans la rue) à cause d’années de marasme social, d’austérité. Et ils sont en train de briser la peur », résume Abderrahim, la trentaine, manifestant à Bordeaux (sud-ouest) avec quelque 300 autres personnes.
Quelque 760 000 immigrés algériens vivent en France, selon l’Institut national français de la statistique (Insee). Ils sont 1,7 million si on y ajoute leurs enfants nés en France.
AFP