Une cinquantaine d’ex-journalistes d’iTELE, réunis dans un collectif, vont lancer vendredi un nouveau média d’information baptisé « Explicite », qui diffusera uniquement sur les réseaux sociaux.
Ce collectif, les « Journalistes associés », réunit plus de la moitié des 97 journalistes (sur 120) qui ont démissionné de la chaîne d’info depuis novembre (85 en CDI et 12 pigistes) après 31 jours de grève contre la stratégie de leur actionnaire Vincent Bolloré. Si certains anciens d’iTELE ont été recrutés par d’autres médias, le reste de la rédaction veut continuer à travailler ensemble sur ce nouveau projet. « On a continué à se voir, on s’est dit que ce n’était pas possible d’arrêter de travailler ensemble », raconte Olivier Ravanello, un des membres du collectif. « Nous allons continuer à produire de l’information qui sera proposée de manière organisée, éditorialisée – pas de l’opinion -, qui sera proposée sur Twitter, Facebook et YouTube pour aller à la rencontre de ceux qui s’informent sur les réseaux ».
« Le plateau ce sera le terrain »
« On va expliquer, décrypter l’information », ajoute sa consœur Sonia Chironi, en s’intéressant à « certaines questions qu’on ne se repose plus ». Sont prévus notamment des « Live interactifs » où les gens pourront poser des questions à des reporters sur le terrain. Sur la forme, exit les plateaux des chaînes d’info. « Le plateau ce sera le terrain. » Le média commencera à émettre vendredi, en pleine investiture de Donald Trump : « On y sera », assurent-ils.
Le collectif n’a pas encore de plan de financement et lance un appel aux dons par crowdfunding pour payer les frais de missions, tout en prévoyant de produire à des coûts « dix fois moins importants » qu’une télé classique car « un plateau, des vieilles caméras, des moyens de diffusion, tout cela va être obsolète dans 5 ou 10 ans », selon Olivier Ravanello. Mais ils s’apprêtent à travailler sans se payer, avec pour seules ressources leurs indemnités de départ d’iTELE. « Nous serons une cinquantaine à travailler bénévolement dans les six mois qui viennent », précise Olivier Ravanello, en évoquant la possibilité d’un modèle d’abonnement.
Le Quotidien/AFP