Une quinzaine d’élus de banlieue parisienne se rendront dimanche à Molenbeek en Belgique pour afficher leur solidarité et engager une coopération entre villes unies par une même « communauté de destin ».
Ces élus et militants, appartenant à des majorités de droite ou de gauche, seront reçus par des acteurs de terrain et la maire de cette commune bruxelloise qui a acquis une réputation de fief jihadiste pour avoir abrité plusieurs auteurs des attentats de Paris et Bruxelles.
« Avec les événements qu’on a vécus de part et d’autre, on pense qu’on a une communauté de destin avec Molenbeek et on veut se réapproprier l’avenir de nos territoires », a expliqué Medhi Bigaderne, 34 ans, élu à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
Berceau des révoltes urbaines de 2005, la ville a subi une véritable métamorphose qui en fait un exemple de réussite de la politique de la Ville.
Travailler « par-delà les frontières et les clivages politiques »
Medhi Bigaderne sera accompagné d’élus de Seine-Saint-Denis, de l’Essonne, du Val-de-Marne, des Hauts-de-Seine et des Yvelines.
Ce voyage se veut aussi une réponse à la « stigmatisation » dont les quartiers populaires sont victimes, référence aux propos tenus début avril par le ministre de la Ville, Patrick Kanner, qui avait déclaré qu’il y avait « une centaine de quartiers en France » similaires à Molenbeek.
« Même s’il y a une réalité qu’on ne nie pas, il n’y a pas que la radicalisation qui est en jeu, mais aussi les conditions de vie dans ces quartiers », a estimé l’élu de Clichy-sous-Bois. « Jusqu’à présent, on ne nous a pas entendus sur ces questions et l’idée est de travailler ensemble, par-delà les frontières et les clivages politiques, pour trouver des solutions à la question du vivre-ensemble. »