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Des célébrités au cœur d’une fraude au permis de conduire


Ce document délivré le 17 décembre 2013 à Paris, par l'Agence nationale des Titres écurisés (ANTS) présente le permis transitoire, en trois volets, qui sera mis en circulation le 19 janvier 2013. (Photo : AFP)

Une vaste escroquerie au permis de conduire, qui a permis à des centaines de personnes fortunées, dont plusieurs personnalités, d’obtenir le document sans passer l’examen, a été démantelée dans les Hauts-de-Seine, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Un dirigeant d’auto-écoles de Neuilly, Patrick Antonelli, 39 ans, par ailleurs mari de la chanteuse Amel Bent, ainsi que trois fonctionnaires de la préfecture de ce département de la banlieue ouest de Paris ont été mis en examen vendredi matin pour corruption, a indiqué le parquet, confirmant une information du Parisien. L’accusation a demandé leur placement en détention provisoire.

Des hommes d’affaires et des footballeurs, certains anciens internationaux font notamment partie des 258 personnes qui ont obtenu frauduleusement le papier rose, a expliqué une source proche de l’enquête. «Le gérant des auto-écoles s’était entendu avec des fonctionnaires de la préfecture. Beaucoup de personnes ont de l’argent pour payer, mais pas toujours le temps de passer le permis. Ils pouvaient débourser jusqu’à 10 000 euros, parfois davantage», selon cette source.

Les bénéficiaires obtenaient le permis sans passer l’examen, la somme déboursée étant ensuite équitablement répartie entre le dirigeant des auto-écoles et les fonctionnaires qui délivraient le permis – dont l’un ne travaille plus à la préfecture depuis.

Les quatre suspects étaient jusqu’alors inconnus de la justice. Le parquet n’a pas encore déterminé s’il entendait poursuivre les titulaires des permis frauduleux. L’escroquerie avait été mise en place dès 2013. En mai 2015, le préfet des Hauts-de-Seine avait signalé une suspicion de fraude au permis de conduire au parquet de Nanterre. Une enquête préliminaire avait alors été ouverte, confiée à la police judiciaire des Hauts-de-Seine et au groupement d’intervention régionale, jusqu’à l’ouverture vendredi d’une information judiciaire.

Le Quotidien/AFP