Dominé et longtemps mené par son voisin préféré, le FC Metz a arraché un point, vendredi à Nancy (2-2), grâce à un but de Métanire à la 90e minute. Jouissif et précieux.
Une frappe cadrée, deux buts. Et quelque 20 000 Nancéiens dégoûtés à l’arrivée. Le FC Metz pouvait savourer son œuvre vendredi soir, car il a signé une fameuse opération à Marcel-Picot (2-2). En soi, ce match nul ne lui garantit pas la montée et maintient le club mosellan à portée des autres candidats au podium, mais la valeur de ce résultat est ailleurs. Elle tient d’abord au scénario d’un match que les Grenats n’ont jamais dominé et surtout à ce coup de massue infligé au voisin qui attendait une victoire dans le derby lorrain depuis huit ans. Il lui faudra encore s’armer de patience…
Forcément, le tour d’honneur des Nancéiens avait des allures de procession désenchantée, de passage obligé expédié sans aucun enthousiasme. A quelques minutes près, ces garçons auraient pourtant paradé dans un vacarme de tous les diables et une euphorie du tonnerre, mais Romain Métanire, un enfant du FC Metz, s’est chargé de climatiser un stade entier. Il lui a suffi de reprendre un bon centre de Ngbakoto pour marquer avec l’aide du poteau, à l’entrée du temps additionnel (2-2, 90e). Un coup inespéré. Jamais, dans cette partie, les Grenats n’avaient semblé en mesure de commettre ce petit braquage.
Comme à l’aller…
L’ASNL risque de ruminer longtemps cette affaire. Comme à l’aller, elle semblait supérieure à son hôte. Comme à l’aller (0-0), elle ne l’a pas traduit sur le terrain. C’est un peu de sa faute en même temps. Elle n’aurait jamais dû se contenter de deux buts avec ses neuf tirs cadrés. Dalé, en particulier, a eu mille occasions de faire plier Oberhauser mais le gardien a souvent fait rempart (9e, 14e, 15e), quand il n’était pas aidé par Mandjeck (78e) ou Reis (84e). Sans oublier ces opportunités de Muratori (5e), Lusamba (22e, 34e), Robic (57e) et Puyo (65e), qui auraient pu garantir un résultat confortable à l’équipe au chardon.
C’est simple : il était permis de se demander comment Metz pouvait se sortir d’un tel guêpier et d’un stade acquis à la seule cause nancéienne. Longtemps, Nancy a marché sur les Grenats. Pedretti, sur corner, avait d’ailleurs fait admirer son toucher en déposant le ballon du premier but sur le crâne de Dalé (1-0, 21e). Malgré l’égalisation de Lenglet, contre son camp, dans un duel avec Bekamenga (1-1, 38e), l’ASNL avait encore remis son match à l’endroit dès la reprise, sur un petit numéro de Dalé à gauche et un centre repris par Lusamba (2-1, 46e). Pour les errances de la défense messine sur cette action et l’ensemble du match nancéien, la sanction s’imposait naturellement.
Et l’ASNL a continué d’appuyer, de pousser et de donner le tempo à son invité. Une main aurait alors suffi à recenser les fenêtres de tir messines.
Krivets, de loin (28e), une frappe de Mandjeck détournée par Bekamenga (35e) et une tentative de Ngbakoto à côté, point barre. Peau de chagrin. Un frisson a même parcouru Picot quand Palomino a balancé Puyo dans la surface (72e) ou sur un raté de Sassi sauvé sur la ligne (74e), mais Nancy a payé au prix fort son manque d’efficacité. La suite devait finalement tourner au vinaigre pour les joueurs de Pablo Correa.
Pour les Grenats, ce point avait presque la valeur d’une victoire. Pas d’un aboutissement. Car la venue du Havre, samedi prochain, sera moins symbolique, mais pas moins essentielle.
Christian Jougleux (Le Républicain Lorrain)