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Derby lisboète : tout le Luxembourg à la Luz


Avec leurs t-shirt, écharpes, les fans venus du Grand-Duché semblaient vouloir dire qu'ils venaient de loin. (photos Jessy Ferreira)

Nous sommes allés vivre le derby lisboète au beau milieu… d’un véritable exode de supporters venus du Grand-Duché.

490_0008_14702229_15541215_10211731324748792_20196623414Un billet coûtait entre 20 et 90 euros. Les billets se sont vendus en deux jours, mais le Luxembourg a trouvé le moyen d’être représenté en force.

« Un Benfica – Sporting ne se rate pas si on a l’occasion de partir le voir en direct au stade.» Anibal Gonçalves, qui gère un garage à Walferdange, a fait 2 000 km en avion pour pouvoir assister au derby entre les deux équipes en forme du pays. Il n’est pas le seul : plusieurs avions sont partis de tout le Benelux remplis à ras bords de supporters lusophones du Grand-Duché. Ce ne sont pas les compagnies low-cost qui vont s’en plaindre, le derby lisboète a agi comme un aimant.

Il n’y avait qu’à voir, à partir de vendredi, les vols à destination de Lisbonne. Archi pleins. Pas que d’aficionados du football, mais de suffisamment de personnes portant maillots et écharpes pour colorer un avion du poste de pilotage jusqu’à la queue.

Visiblement, les immigrés résidents sont toujours prêts à faire des folies pour vivre 90 minutes au stade de la Luz. En tout, 64 000 personnes ont franchi les portes du stade, dimanche soir.

490_0008_14702228_15492163_347879602254080_6907860454442Parmi eux, Claude Madeira, 29 ans, agent immobilier à Clausen et DJ, fan inconditionnel du Benfica, capable de voyager au bout de la planète pour voir les siens. «De nos jours, cela vaut la peine de partir un week-end pour pouvoir suivre de telles rencontres. Les billets d’avion sont accessibles au niveau du prix. J’aime le foot. C’est pratiquement une maladie. Tout jeune, mon grand-père m’a fait ma carte de socio. Il y a encore deux semaines, je suis venu voir Benfica – Moreirense. Et contre le Sporting, je ne pouvais pas laisser passer l’occasion. Prendre des jours de congé pour de tels évènements, cela ne me dérange pas. Et c’est toujours bon de pouvoir retourner au pays se ressourcer et de se poser au soleil. Mais le meilleur reste à la fin, lorsqu’on peut crier victoire. Dimanche, je suis passé par tous les états, surtout lorsque Sporting est revenu au score. Pour ressentir cela, il faut le vivre. Mais ce qui est certain est que je continuerai à suivre mon équipe. Et le prochain match, ce sera à Dortmund pour le compte des huitièmes de finales de Ligue de champions», dont le tirage avait lieu lundi.

«Lorsqu’on aime, on ne compte pas»

Mais comme lui, il y en a beaucoup d’autres qui se déplacent. Lucien Pina, le portier de Bissen qui n’a pas dû regretter que cette rencontre tombe le week-end suivant la fin du championnat de PH, s’est vu offrir les billets par sa petite amie. «Un cadeau magnifique», sourit-il.

Mais il n’y a pas que des Portugais qui se déplacent pour une telle rencontre. Aussi, tout simplement, des Luxembourgeois qui aiment le foot. Comme Frederico Iovalone, 52 ans, fan du Milan AC, comptable à Steinsel et qui voulait vivre le derby lisboète. Pas déçu d’avoir fait le déplacement. «Le vol n’était pas cher, 65 euros aller-retour, plus une chambre d’hôtel pour trois jours et un billet pour le match. Tout cumulé, j’avoue, cela fait déjà un peu cher, mais lorsqu’on aime, on ne compte pas.»

Étonnamment, ce week-end, une balade dans les rues de Lisbonne était l’assurance de croiser un nombre incalculable de Roud Léiwen. Avec leur t-shirt, écharpe, casquette, les fans venus du Grand-Duché semblaient vouloir dire qu’ils venaient de loin.

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D’ailleurs, même les vaincus du Sporting ont pris soin de rester bien visibles. Tels le Berchemois Tiago Fernandes, directeur sportif du Futsal du RFCU, qui a vécu son dépucelage au stade de Luz sans la moindre amertume. Accompagné de cinq amis benfiquistes (dont Ramiro Valente joueur du Victoria Rosport), il s’est mélangé avec tous les fans de Benfica : «Je me suis retrouvé dans la tribune, entouré de gens en rouge. Mais je me suis senti très à l’aise.» Bref, un beau week-end comme à la maison…

De notre envoyé spécial à Lisbonne, Jessy Ferreira