La maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a affirmé mardi sur France Inter être dans un «état de rage» face à la politique nationale et particulièrement face à la question de la déchéance de nationalité, qui la «fait vraiment sortir de (ses) gonds».
«Je suis comme beaucoup de Français dans un état de rage, je ne supporte plus les postures, parfois les impostures, je ne supporte plus tout ça (…) Ce qui me fait vraiment sortir de mes gonds, c’est cette question de la déchéance de la nationalité», a affirmé l’édile socialiste, avant de se rendre aux cérémonies de commémoration des attentats de janvier 2015 avec le président François Hollande.
«Franchement, tout le monde sait que ça ne sert à rien d’inscrire ça dans la Constitution, qu’on pourrait très bien – je l’ai proposé dans une tribune récemment avec (l’avocat) Jean-Pierre Mignard – avoir une peine d’indignité nationale qui permette de condamner des Français binationaux ou pas (…), mais pourquoi aller s’enferrer là dedans ? C’est quand même la question que beaucoup de gens se posent, pendant un mois, on va parler que de ça ?» a-t-elle poursuivi.
Alors «qu’on est confronté d’abord à la menace terroriste (…) qu’on a besoin (…) de conforter la police (…) et (que) sur le front du chômage (…) on a besoin d’avoir des politiques qui produisent des résultats, parce que pour l’instant on n’en a pas beaucoup des résultats (…), on va s’enferrer pendant un mois sur une histoire de déchéance de nationalité et de changement de la constitution où tout le monde, gauche, droite, s’accorde à dire que ça ne servira à rien ?» a insisté la maire de Paris, «en colère».
Anne Hidalgo n’a pas été plus tendre avec l’idée récemment avancée d’une déchéance de nationalité pour tous les Français condamnés pour crimes terroristes (binationaux ou pas): «maintenant on va fabriquer des apatrides ?» s’est-elle emportée.
«Est-ce qu’on n’aurait pas pu réfléchir avant ? C’est en cela que je suis très en colère par rapport à la façon dont les choses se déroulent dans le pays, sur cette politique nationale dont je dis que je ne la supporte plus (…) Est-ce que vous ne croyez pas qu’on pourrait se dire qu’avant de grandes décisions comme celles-là, il faut consulter, il faut discuter, il faut écouter. Je crois qu’il faut changer fondamentalement le logiciel de la politique dans notre pays», a-t-elle conclu.
AFP/M.R.