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Le débriefing du mardi – Le sacre d’un groupe


Les Dudelangeois ont pris possession samedi soir de Lallange pour célébrer un titre ponctuant une saison riche en émotions. (Photo : Julien Garroy)

Sales-Lentz League. Dudelange a décroché, samedi soir, le 23e titre de champion de son histoire. Le sacre d’une équipe ayant eu le mérite de se relever des nombreux pépins rencontrés cette saison.

Dudelange compte une ligne supplémentaire à son palmarès. Samedi, au centre sportif Henri-Schmitz de Lallange, dans l’antre de Esch, le HBD est allé conquérir un 23e titre de champion national! Un sacre obtenu sur le fil grâce à un Patzack qui, fantomatique jusque-là, vint flinguer Zuzo à huit secondes de la fin !

«Nerveusement, c’était très difficile. Je suis passé par beaucoup d’émotions.» Hier, c’est depuis Poznan, à plus de mille bornes de Dudelange où il passe quelques jours de vacances avec son épouse, qu’Andrzej Gulbicki est revenu sur une soirée riche en rebondissements, fidèle finalement à une saison palpitante. Une saison que le HBD ne débuta pas avec l’étiquette de favori. Devant lui, Esch et Käerjeng, le tenant du titre, partaient largement avec les faveurs des pronostics des observateurs.

Et même de l’entraîneur polonais : «Pour moi, Esch était au-dessus du lot. Et Käerjeng avait les meilleures individualités. Nous, on était derrière…» Derrière avec un groupe moins bling-bling, plus restreint et s’évertuant surtout à établir un équilibre entre l’ancienne et la nouvelle génération.

Un savant équilibre symbolisé peut-être par un système défensif ayant su s’adapter durant ce play-off titre aux absences des deux patrons que sont Martin Hummel (genoux) et Alain Poeckes (épaule). Sans ses deux artilleurs, le HBD a également perdu deux pièces maîtresses d’une arrière-garde qu’il a fallu littéralement rebâtir en urgence sans avoir de garantie quant à la solidité de l’édifice. Architecte de métier, Poeckes a dû apprécier l’ouvrage conçu par Andrzej Gulbicki. Une réalisation à deux étages prenant toute sa dimension dans un 4-2 ayant pour effet d’étouffer l’adversaire.

«Je me suis dit : « Merde, on peut le faire ! »»

Cette même 4-2 aperçue lors d’une finale de Coupe de Luxembourg perdue le 8 mars dernier contre Käerjeng (28-34). Un choix tactique qui avait fait son petit effet et qui avait notamment séduit Dominique Gradoux, le directeur technique national.

Ce dernier implorant quasiment les autres techniciens du Grand-Duché à user plus souvent d’une formule jugée certes «énergivore» mais «spectaculaire». Si elle ne peut évidemment pas être utilisée durant 60 minutes, son utilisation a peut-être permis à tous les membres du collectif dudelangeois d’apporter leur pierre à l’édifice.

À l’image de Hippert, Wirtz ou Molitor. «Tommy, il est inépuisable!», s’amuse Molitor qui portera la saison prochaine les couleurs de Käerjeng. «Ça n’a pas été facile de prendre cette décision d’autant que ça fait 17 ans que je suis au club», confie Molitor qui, de retour samedi soir au centre René-Hartmann pour fêter le sacre, a pris le micro pour un discours «émouvant».

La veille, dans le vestiaire, c’est Alain Poeckes, le capitaine charismatique, qui avait pris la parole. Sans micro. «Il nous a dit qu’on avait bien bossé toute la saison, qu’on avait surmonté pas mal d’épreuves et qu’il n’y avait plus qu’une marche avant le titre…» Une sinécure aux yeux de beaucoup sous prétexte que le HB Esch n’avait plus rien à espérer.

À tort au vu d’une rencontre âprement disputée ce qui est tout à l’honneur des Eschois et venant conclure magnifiquement un titre sacrant un groupe s’étant construit et solidifié dans l’adversité, mais aussi dans les nuits chaudes de Lisbonne. «La Coupe d’Europe fut une étape importante, estime Gulbicki. On a très bien joué face à une très bonne équipe. Et puis, ça nous a permis de nous retrouver entre nous. Nous sommes sortis en discothèque. Ça a soudé l’équipe.»

À en croire le technicien, cette équipe a véritablement pris conscience de pouvoir briguer le titre au soir du 28 mars et de ce succès à domicile contre Käerjeng (37-35, 3e journée du play-off titre). «Là, je me suis dit : « Merde, on peut le faire! »», s’amuse Gulbicki tout en situant le véritable tournant de la saison au 11 avril. Ce jour-là, le HBD perd Hummel sur blessure, mais tape Esch et s’empare du fauteuil de leader pour ne plus le lâcher.

Comme si la perte de son meilleur buteur, après celles conjuguées de Poeckes et de Thierry Hensen, n’avait finalement eu pour conséquence que de resserrer les liens de ce groupe et, paradoxalement, de le renforcer. Samedi, après avoir rejoint Lallange dans un bus affrété par le club, les Dudelangeois n’ont pas pris immédiatement la direction du centre sportif.

Ils se sont offert une petite balade d’une vingtaine de minutes le long des terrains d’entraînement de l’US Esch. Molitor : «On parlait de tout et de rien. Mais pas de hand. C’était surtout important d’être ensemble.»

Après avoir commencé à fêter leur titre avec les supporters à Lallange, les Dudelangeois ont pris la direction du centre René-Hartmann où la fête s’est poursuivie jusqu’à 3 h avant de se prolonger dans un club de la capitale. Pour célébrer et retenir une nuit qui restera longtemps dans les mémoires.

Charles Michel

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