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Le débriefing du mardi – Alaphilippe, c’est fort


Malgré une chute, des attaques, un rôle d'équipier à tenir et finalement la responsabilité à assumer, Alaphillipe a ébloui. Il a même failli battre Valverde, c'est dire... (Photo Julien Garroy)

Après Liège-Bastogne-Liège – Ses débuts fracassants dans les classiques ardennaises installent Julian Alaphilippe, à 22 ans, dans le rôle de Laurent Jalabert, qu’il rappelle.

Deuxième de la Flèche Wallonne mercredi et surtout de Liège-Bastogne-Liège dimanche, le coureur de Montluçon ne s’est incliné que devant l’Espagnol Alejandro Valverde. À chaque fois, il a obtenu les meilleurs résultats d’un coureur français depuis plus de quinze ans et un certain Jalabert (1997 et 1998).

Un vrai puncheur

Sprinteur et puncheur, ce sont les qualités reconnues à l’ancien champion de France espoirs de cyclo-cross, qui est un vrai gagneur. Pour preuve, son geste de dépit au terme du sprint sur la ligne d’arrivée de Liège-Bastogne-Liège.

Jalabert, dans la première partie de sa carrière, relevait de la même catégorie bien que plus lourd (68 kg contre 62 kg à Alaphilippe). Lui aussi était rapide, sans pouvoir rivaliser avec les purs spécialistes du sprint, très efficace dans les côtes exigeant des efforts de quelques minutes, et le tempérament tourné vers l’offensive. Même si, dans les courses ardennaises, Alaphilippe, au service du champion du monde en titre, le Polonais Michal Kwiatkowski, a dû se brider.

«C’est un vrai puncheur, il en a le gabarit et le mental», souligne l’entraîneur de l’équipe de France, Bernard Bourreau qui constate : «Sa progression est fulgurante.»

En 2013, sur le circuit italien de Florence, théâtre des Mondiaux espoirs, le jeune Français était parti à l’attaque à plus de 20 kilomètres de l’arrivée. Il avait payé ses efforts en fin de course en étant débordé dans l’ultime ascension. Dix-neuf mois plus tard, il a changé de catégorie et affolé les temps de passage.

Dans une équipe belge

Jalabert, en vue dans les classiques dès sa deuxième saison professionnelle, a dû attendre 26 ans – au début de sa septième année dans le peloton – pour enlever de grandes courses d’un jour. Alaphilippe le rappelle, «ce sont des courses qui demandent de l’expérience».

Le natif de Saint-Amand-Montrond (Cher) a fait le même choix que son aîné, parti en Espagne. Il s’est très tôt exilé après son passage dans le club de l’Armée de terre qui lui a mis le pied à l’étrier. En Belgique, il s’est engagé avec Patrick Lefevere, le patron de l’équipe Omega Pharma (devenue Etixx), un groupe qui connaît tous les aspects du cyclisme pour être performant au plus haut niveau depuis deux décennies.

Un an de formation dans l’équipe réserve (2013), une année d’apprentissage à l’échelon supérieur, à travailler pour des coureurs de grande envergure (Cavendish, Kwiatkowski, Stybar…), l’ont conduit à ce rôle de joker appelé à muer en leader.

«Je suis de nature impatiente mais il ne faut pas presser les choses. Je suis content d’atteindre ce niveau-là dès ma deuxième saison professionnelle», a déclaré Alaphilippe après sa performance liégeoise. Et de promettre : «Je ne veux pas avoir de regrets. Je vais travailler dur pour ne plus en avoir. Un jour, je gagnerai une grande course comme ça.»

Denis Bastien

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