Le préfet de police de Paris a rappelé samedi les organisateurs de « Nuit debout » à leur responsabilité afin d’éviter les violences qui se produisent depuis quelques jours tard dans la nuit en marge du mouvement.
« Je souhaite à nouveau rappeler les responsables de ces rassemblements à leur responsabilité et leur demander de veiller à ce que l’horaire sur lequel ils se sont engagés, qui est de 1 heure du matin, soit appliqué, qu’ils le fassent respecter et qu’ils demandent (ensuite) aux participants de se disperser », a déclaré le préfet de police, Michel Cadot, lors d’une conférence de presse.
Dans la nuit de vendredi à samedi, 21 personnes ont été interpellées à l’occasion de violences contre les forces de l’ordre et de dégradations en marge de la « Nuit debout » qui se tient place de la République.
Et ces derniers jours, des incidents « qui ne peuvent être acceptés » se sont produits à « répétition », suivant un « scenario » restant « toujours le même », a expliqué Michel Cadot.
Alors qu’en début de soirée, chaque participant exprime « sa façon de vivre sa citoyenneté », « le temps passant les personnes présentes se retirent », laissant la place à « de petits groupes violents » qui « cherchent soit à partir en cortège, soit à attaquer les forces de l’ordre et à dégrader les vitrines ou les commerces, les établissements bancaires du voisinage notamment », a détaillé le préfet de police.
« Je suis donc conduit à constater que le rassemblement Nuit debout permet finalement, parce qu’il n’est pas suffisamment organisé et contrôlé, des débordements en fin de nuit », a-t-il observé.
Les manifestations des organisations de jeunesse contre le projet de loi travail ont donné lieu depuis début mars à des débordements qui, avec ceux en marge de « Nuit debout », ont conduit à 412 interpellations, dont 193 gardes à vue, selon le préfet.
Quelque 80 policiers et gendarmes ont par ailleurs été blessés dans « la gestion de ces événements » à Paris et dans les départements de la petite couronne.
« Nous souhaitons préserver la liberté de rassemblement sur ce lieu particulier, emblématique qu’est la place de la République mais nous ne pouvons tolérer davantage (…) la prolongation d’incidents, de dégradations, de cortèges qui partent sur la voie publique sans autorisation au milieu de la nuit », a insisté M. Cadot, qui s’est refusé à évoquer une éventuelle interdiction du mouvement.
Le Quotidien / AFP