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Dans l’intimité de Gérard Lopez, nouveau président du LOSC


(Illustration : Archives LQ)

Nos confrères de So Foot ont rencontré le président du Fola dans le cadre de son rachat du LOSC. Et sur lui, il a dit tout ce qu’il n’avait encore jamais dit ici. Morceaux choisis.

Ses débuts de travailleur… aux halles de Rungis, ses énormes colères, ses passions… On savait l’homme profondément humain malgré son statut de milliardaire, mais à ce point…

Esch-sur-Alzette n’aura plus aucun secret pour les suiveurs de la Ligue 1 de football maintenant. Gérard Lopez en est visiblement devenu le principal promoteur. Il en parle jusque dans les interviews intimes qu’il distille au compte-goutte (une seule goutte en fait, accordée à So Foot) à nos confrères français. On y a découvert un Gérard Lopez comme on n’a jamais pu l’appréhender au Grand-Duché. Alors forcément, cela vaut le coup de tendre l’oreille et de glisser un œil dans l’entrebâillement de la porte…

SON PREMIER JOB

Il a gardé le costume de Foot Locker

«Quand j’avais 15 ans, j’ai travaillé chez Foot Locker trois jours par semaine. Après l’école et avant les entraînements de foot ou de basket, je bossais là-bas, rue de l’Alzette (…) J’ai été leur premier employé. D’ailleurs, j’ai gardé le costume à rayures, le truc d’arbitre américain, quelque part chez moi». Puis, un peu plus loin, à propos d’une question sur son père : «Je suis allé bosser à 12 ans avec lui. Je me pointais à 5h30 pendant les vacances d’été et je découpais des poissons. En fait, avant Foot Locker, il y a eu ça! Tout gamin, j’ai fait les halles de Rungis. J’ai adoré cette période.»

SON AMOUR POUR LE FOOT… FRANÇAIS

À Esch, il ne captait que RTL

«Quand j’étais enfant, j’écoutais le multiplex à la radio. Je devais me coucher au plus tard à 20 h ou 21 h, j’avais des oreillettes et un petit radio-réveil que j’avais reçus pour ma communion. Et je branchais les oreillettes dessus pour écouter les matches sous la couverture. Je mettais RTL parce qu’à Esch, je ne captais que les radios françaises. Je vous parle de la fin des années 70, début des années 80. Je connaissais tous les noms. J’adorais José Touré. Pareil pour Dominique Rocheteau. D’ailleurs, je l’ai rencontré à l’occasion du match de Lille contre Saint-Étienne. Il a dû se dire : « C’est qui cet ahuri qui me regarde comme ça? »»

SES COUPS DE GUEULE

Poubelle et cordons de police

Il y en a un épisode, très, très froid, en marge d’un Grand Prix de F1 : «Un jour, j’ai vu un des pilotes de notre écurie repousser des gamins qui voulaient des autographes. Après tout, pourquoi pas, c’est son droit. Mais dès que les caméras sont arrivées, il les a fait revenir pour qu’ils soient dans le champ de l’objectif (…) C’est le genre de truc qui me gave. Je lui ai fait une réflexion, il a un peu fermé sa gueule.»

Mais ce qui le fait le plus sortir de ses gonds, Gérard Lopez, c’est bien évidemment le football. Une anecdote en atteste, liée à un match du Fola : «Un jour, j’ai explosé une poubelle en plastique en mettant un grand coup de pied dedans. Elle est encore à Esch, ils l’ont exposée avec les trophées du club. Pendant un moment, ils avaient mis des rubans de police autour avec un petit message qui disait qu’il ne fallait pas que ça se reproduise. Ce jour-là, on avait mal joué et la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase, c’était un penalty raté. Coup d’adrénaline, bam!»

SON FOLA

Shanghai-Luxembourg-Pékin en 48 h

Sa fin de carrière chez les vétérans, après un tacle par derrière qui lui a brisé l’épaule et le bras ne restera pas un souvenir impérissable. Mais son attachement au club ne pouvait pas en souffrir. La preuve : «Le truc le plus fou que j’ai fait pour venir voir un match, c’est simple : j’avais une réunion à Shanghai et une autre exactement 48 heures plus tard à Pékin. J’ai fait Shanghai-Luxembourg-Pékin. Je suis arrivé, je suis allé voir un Rumelange – Fola et, au coup de sifflet final, je suis parti reprendre un avion (…) J’avais un vrai besoin de voir mon équipe jouer.»

Et que fait-il quand il n’a pas le temps d’embarquer dans un jet? Rien de plus simple : «Le match de Coupe de la Ligue entre le PSG et le LOSC, je l’ai regardé au Venezuela sur un boîtier hacké par des mecs à qui j’ai refilé quelque chose pour qu’ils arrivent à me trouver le truc en direct. Bon, les joueurs ressemblaient un peu à des bonshommes Lego».

Bref, que du bon. L’interview dans son intégralité est à découvrir sur le So Foot du mois de février, 4,50 euros en kiosques.

Julien Mollereau