[Cyclisme] Flandre : Debusschere s’impose, Kirsch se montre

Alex Kirsch a été l’un des grands animateurs de la journée lors de cette 71e édition d’À travers la Flandre, qui a vu le Belge Jens Bebusschere régler un petit groupe, dont le Luxembourgeois faisait toujours partie, au sprint.

Après sa chute en Croatie, Alex Kirsch, touché au poignet, a souffert, la semaine dernière, sur Nokere-Koerse, avant d’aller au bout, quelques jours plus tard, à l’occasion de la Hanzame Classic.

Mercredi, il s’est retrouvé au départ de la semi-classique flandrienne À travers la Flandre, finalement maintenue malgré les terribles attentats qui ont frappé la Belgique la veille. Seule la formation Giant-Alpecin a renoncé à prendre le départ d’une course au départ de laquelle les dizaines de morts et les centaines de blessés étaient forcément dans toutes les têtes : «Nous formerons tous aujourd’hui un peloton contre le terrorisme», a déclaré le vainqueur de l’édition 2015, le Belge Jelle Wallays.

En hommage, les coureurs ont respecté une minute de silence avant de prendre le départ d’une épreuve où Alex Kirsch, alors sous les couleurs de Cult, s’était montré à son avantage, l’an passé, avant de craquer sur le final à cause d’une fringale, qui l’avait contraint à terminer aux portes du top 10 (11e). Désormais, chez Stölting, le Luxembourgeois avait carte blanche : «L’équipe m’a laissé le choix, mais moi, j’avais vraiment à cœur de prendre l’échappée.» Le jeune homme n’a donc pas hésité quand l’occasion s’est présentée à lui : «J’ai vu que c’était le bon coup, alors j’ai sauté dedans. J’aurais préféré un ou deux coureurs de plus, mais bon. On a bien collaboré.»

Alex Kirsch, qui avait déjà passé toute la journée à l’avant un an plus tôt, remettait donc le couvert. Cette fois, il avait pour compagnons d’échappée le Néerlandais Jesper Asselman (Roompot), l’Allemand Phil Bauhaus (Bora-Argon), le Français Alexis Gougeard (AG2R) et le Belge Kevin van Melsen (Wanty – Groupe Gobert).

«J’avais encore des réserves sur le final»

Le quintet va unir ses efforts et compter jusqu’à 7′ d’avance : «Une fois arrivés dans les monts, je voulais passer le Taienberg avec un peu d’avance. Après, j’ai vu que ça pourrait même aller jusqu’au Paterberg. On a tous roulé à bloc. Je me suis relevé après le Paterberg pour attendre les poursuivants, explique encore Alex Kirsch. Je savais que si je passais le Paterberg avant le groupe de poursuivants, je pouvais rester dans le premier groupe. Et la course était ouverte.»

Il se relèvera au moment où Van Melsen, dernier rescapé de l’échappée matinale, tentera sa chance en solo, dans l’ascension du Vieux Kwaremont. Un petit groupe va ensuite prendre quelques longueurs d’avance avant que le Belge Greg van Avermaet, en super forme en ce début de saison (vainqueur de Tirreno-Adriatico et du Het Nieuwsblad), ne réalise un numéro dont il a le secret. Parti à une dizaine de kilomètres de l’arrivée, il va tenir en respect la meute lancée à ses trousses pratiquement jusqu’au bout. Il se fera en effet reprendre dans la toute dernière ligne droite, où les sprinteurs vont finalement s’expliquer.

Au bout de l’effort, c’est finalement l’ancien champion de Belgique Jens Debusschere (Lotto Soudal) qui s’impose à Waregem devant le Français Bryan Coquard (Direct Energie) qui a levé les bras un peu trop tôt. «Nous avions tous la tête un peu ailleurs», a confié le vainqueur de la course, forcément marqué par les événements.

Finalement 29e à l’arrivée dans le même temps que le vainqueur, Alex Kirsch se montrait très satisfait : «Je suis content, j’ai passé la journée devant et j’avais encore des réserves pour être dans le final d’une course aussi relevée. L’équipe est ravie.»

Romain Haas