Le distributeur de jouets Toys ‘R’ Us va mettre en liquidation ses 735 magasins aux États-Unis, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.
Le distributeur de jouets américain en faillite met ainsi en péril 33 000 emplois après avoir échoué à la fois à trouver un repreneur et à conclure un accord portant sur la restructuration d’une dette de plusieurs milliards de dollars.
Le groupe prévoit par ailleurs une « réorganisation » et un « processus de vente » pour ses activités au Canada, en Asie, en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Toys ‘R’ Us a également précisé que les options restaient ouvertes pour ses autres activités à l’étranger, dont ses magasins en France, mais aussi en Australie, en Pologne, au Portugal et en Espagne.
Si un grand nombre d’analystes avaient prédit récemment sa liquidation judiciaire, le constat n’en est pas moins amer pour le directeur général de l’enseigne, Dave Brandon. « Nous ne disposons plus du soutien financier pour poursuivre nos activités américaines », a-t-il reconnu, en ce « jour profondément triste pour nous et pour des millions d’enfants et familles que nous avons servis ces 70 dernières années ».
Écrasé par la concurrence
Les nouvelles formes de concurrence que représentent les cybermarchands généralistes, comme Amazon ou Cdiscount, ont fragilisé les acteurs traditionnels du secteur. Et « l’industrie mondiale du jouet a perdu la bataille pour retenir l’attention des enfants obsédés par les smartphones et les tablettes », écrit le New York Times.
Les grands fabricants de jeux, à commencer par l’américain Mattel, propriétaire de Barbie, qui avait réalisé 11% de ses ventes grâce à Toys »R »Us en 2016, mais aussi le fabricant du Monopoly, Hasbro ou le danois Lego, devraient eux aussi essuyer les plâtres.
Créé en 1948, le magasin de puériculture de Charles Lazarus a prospéré jusqu’à voir naître dix ans plus tard le premier supermarché du jouet représenté par sa mascotte ludique, une girafe tout sourire aux taches étoilées. Dès le début des années 1980, le groupe à l’identité visuelle très colorée veille à diversifier son portefeuille, notamment avec la marque vestimentaire Kids’R’Us puis Babies’R’Us (1996) et commence à s’implanter à l’étranger, en ouvrant son premier magasin au Canada.
Mais il attendra 1998 pour lancer son site en ligne, prenant du retard sur la concurrence. Il signera un partenariat avec le géant américain du commerce en ligne Amazon en 2000.
Le Quotidien/AFP