En infériorité numérique et mené 2-0, le Victoria a trouvé les ressources pour s’imposer dans les arrêts de jeu. Épique!
Entre le 2e et le 3e de Ligue 1, la rencontre a basculé sur l’usure. Canach était rincé, Rosport avait du jus…
Les joueurs de Canach se sont tous effondrés un par un sur la pelouse pendant que Peiffer, frais comme un gardon et hystérique comme un jeune premier, faisait la fête avec les nombreux et bruyants supporters du club, entouré de coéquipiers encore fringants bien qu’ayant joué presque une mi-temps à dix. Le héros du match venait d’abattre un Canach à l’agonie, dont l’équipe réserve a souffert autant que la première d’une saison longue et riche en blessures (Maurer n’avait d’ailleurs que trois remplaçants sur la feuille de match). C’était dans les arrêts de jeu, sur une frappe sèche qui prenait Boukhétaia à contre-pied (2-3, 90+1).
L’arrêt de Lieser, tournant du match
Pourtant, tout allait mal 30 minutes plus tôt. Toute la première période, Canach s’était montré plus tranchant dans les 20 derniers mètres adverses. Maurer avait notamment lancé Pesch à l’angle de la surface, qui avait finit le boulot d’un tir croisé (1-0, 12e).
Les Rosportois, qui peuvent miser sur la rapidité et la puissance de Freilinger et Duhr devant, ont aussi leurs opportunités en première période. Mais manquent de justesse. Le coup franc de Marques est bien enroulé, mais ne fait que raser la barre (10e), tout comme la tête de Duhr qui longe le montant (44e). Mais il y aura plus gênant : Siebenaler sort sur sa ligne une tentative de Blaise alors que le but est vide (18e) et Boukhétaia sort comme un obus pour empêcher, du pied, Duhr de conclure (39e). C’est en laissant passer de telles opportunités que l’on se ruine une finale… Le Victoria n’a pas plus de réussite en seconde période. Marques, déjà averti à la demi-heure de jeu, sabre Maurer, plus vif que lui et se fait expulser. Revenir à dix? Compliqué. Surtout quand Detna hérite d’une jolie ouverture de Weber dans le dos de la défense et qu’il double la mise (2-0, 59e). Surtout avec un Boukhétaia en état de grâce, qui repousse encore une reprise à bout portant de Poloshenko (61e).
Et puis Peiffer est entré, réduisant la marque après sept petites minutes sur le terrain, d’un superbe slalom enchaîné avec une frappe limpide grand côté (2-1, 71e). Et puis Lieser a sorti l’arrêt du match seul devant Detna et Maurer, qui avaient objectivement 99,99 % de plier la rencontre (72e). Et puis Pereira est entré, lui aussi, et a smashé une tête dans un angle impossible (2-2, 78e). Canach était déjà cuit. Il ne restait plus qu’à l’achever. De la folie, on vous dit…
Julien Mollereau