Cela faisait 15 ans que la Coupe de Luxembourg n’avait plus vécu un tel retour massif des clubs de Division nationale vers la base de la pyramide, au football des champs et des mains courantes, celui des vraies divisions inférieures : les D2 et D3. C’est un retour à l’essence d’une telle compétition, l’idée même d’une grande communion, d’un mélange rafraîchissant des genres.
C’était peut-être devenu nécessaire : les vraies épopées commençaient à se faire rares. Celle d’Ell (D2), qui avait buté en quarts de finale sur une autre sensation de l’époque, le Cebra (D1) date de 2005. Celle de Biwer, battu aux tirs au but par Käerjeng (0-0, 3-5 tab) est à peine plus récente : 2007.
Concrètement, l’injection des clubs de l’élite au 2e tour de la Coupe n’aura qu’un effet, celui d’abaisser considérablement les chances des petits clubs de passer l’hiver. Mais symboliquement, il y aura multiplication de ces affiches sans lendemain mais tellement importantes pour la fierté et les finances des villages qui n’avaient quasiment plus aucune chance de voir de près une Jeunesse, un Fola, un Differdange ou un F91.
Sur les cinq dernières saisons, seules six rencontres de Coupe ont opposé des clubs de D2 ou D3 à une équipe de BGL Ligue. Rien que sur ce 2e tour, il y en aura cinq. Le risque sportif pour toutes ces Divisions nationales qui entrent en campagne, est quasiment nul. Leurs hôtes, eux, ont juste à y gagner, du moment qu’ils s’assoient sans broncher sur leurs rêves, un jour, d’imiter Ell ou Biwer…
Julien Mollereau