[Coupe de Luxembourg] Le Cebra aimerait faire revivre le passé

Parmi les Petits Poucets de la Coupe de Luxembourg 2016, on retrouve le club cessangeois, qui affrontera la Jeunesse Esch en 32e de finale ce dimanche (16h, stade Boy-Konen). Le Cebra a déjà connu une belle histoire dans cette compétition en atteignant la finale en 2005. Son entraîneur était alors sur le terrain.

Atteindre la finale de la Coupe alors qu’on n’évolue qu’au troisième échelon national. Beaucoup en rêvent, le Cebra l’a fait voici douze ans. Depuis, tout ou presque a changé.

« Si on croit en la qualification? Évidemment!», lance Pedro Duarte, le président du Cebra. Le club cessangeois, qui accueille dimanche la Jeunesse Esch, est un des deux Petits Poucets de Division 3 qui aura la chance de défier une formation de BGL Ligue ce week-end lors des 32e de finale de la Coupe (l’autre étant Perlé, qui recevra le Fola Esch).

Et c’est un peu logique qu’ils y croient quand on sait que le Cebra a déjà connu une grande histoire d’amour avec cette compétition. C’était lors de la saison 2004/2005 et cette année-là, le club s’était hissé jusqu’en finale. «2004/2005, c’est peut-être bien la plus belle campagne de l’histoire de Cebra» lance Tiago Salgado, 34 ans, l’actuel entraîneur. Et il sait de quoi il parle puisqu’il jouait dans cette équipe-là.

Si on excepte un bail de trois ans passés du côté de Bettembourg, cela fait même une quinzaine d’années qu’il est au Cebra. «Nous évoluions alors en D1. Mais cela ne nous avait pas empêchés cette saison-là d’atteindre la finale de la Coupe, tout en obtenant notre billet pour monter en Promotion d’honneur. Même si nous n’avions rien au gagné au final, cela marque.»

L’équipe cessangeoise après sa victoire, le week-end dernier. (photo Facebook)

Le héros malheureux de 2004/2005

Le Cebra avait fini deuxième de son championnat, tout en ayant perdu la Coupe quelques jours plus tôt au Josy-Barthel face à Pétange sur un score assez salé : 5-0. «Pour moi, cela reste un mauvais souvenir», se remémore Salgado. On peut le comprendre, présent sur la pelouse au coup d’envoi, il avait été exclu quelques minutes après avoir commis le penalty qui avait permis aux Pétangeois d’ouvrir la marque.

«Les deux décisions prises par l’arbitre en l’espace de deux minutes juste après la pause étaient sévères. Surtout qu’elles ont orienté toute la suite du match… Maintenant, c’est évident que de jouer une finale d’une Coupe nationale quand on évolue dans un club de division inférieure, c’est bien évidemment extraordinaire. Nous possédions un bon groupe, bien mature.»

Mais le Cebra (pour «Football Club Cessange Bracarenses Grund 2001») n’est pas parvenu à capitaliser sur cet exploit. Après avoir passé trois saisons en PH, il était redescendu en D1, avant de continuer à plonger. «Il y a peut-être eu une mauvaise gestion, des choses ont été mal faites… Le résultat de tout ça est qu’on se retrouve désormais en D3. Et on essaie de tout reconstruire.» Car beaucoup de choses ont changé. «Pratiquement tout», continue l’entraîneur. «On peut même dire qu’il s’agit d’un tout nouveau club.»

Le président de l’époque, John Muno, est aujourd’hui président d’honneur et membre du comité. Et dans le noyau, si on excepte donc Tiago Salgado, il ne reste qu’un «survivant» de la rencontre au Josy-Barthel : le défenseur Hugo Dias, âgé comme son entraîneur de 34 ans. «D’autres ont aussi déjà eu la chance d’affronter des grands clubs du pays, mais c’est vrai que certains de mes joueurs vont vivre un grand moment avec cette rencontre», ajoute un coach pour qui ce rendez-vous aura également un côté très particulier. Il a, en effet, été formé… à la Jeunesse Esch.

«C’est là-bas que j’ai commencé. J’y ai joué pendant six ans. Aujourd’hui, je n’y connais pratiquement plus personne, mais cela restera tout de même spécial. Enfin, on essaiera de mettre la partie émotionnelle de côté. On a l’espoir de réussir quelque chose de beau contre ce grand club. Mon équipe est pas mal cette saison.» Une équipe qui a commencé son championnat par une victoire et qui a l’ambition de regoûter assez rapidement à la D1.

Mais pour l’heure, place à la Coupe donc. «Depuis l’exploit de 2004/2005, je pense qu’on n’a jamais été plus loin qu’un troisième tour dans cette épreuve. On n’a donc plus dû rencontrer de formation de l’élite…» Le Cebra a donc faim d’exploit!

Julien Carette