Le F91 a fait voler en éclats Pétange (PH), jeudi soir en demi-finale de la Coupe de Luxembourg(4-0)… pendant les prolongations. Avant cela, il n’est pas passé si loin d’une énorme désillusion.
Pour son retour au F91, Michel Leflochmoan peut continuer de rêver du doublé. Pour passer sur Mondorf à la fin du mois au stade Josy-Barthel, il faudra toutefois hausser le niveau.
Sanel Ibrahimovic est l’homme qui a marqué le plus de buts au Luxembourg ces sept dernières années. C’est en cela que chaque week-end, les défenseurs de BGL Ligue qui doivent se coltiner le marquage du Bosnien ont tendance à prier avant les matches en espérant qu’il ne leur arrivera pas des misères. Jeudi, c’est Tobias Baier qui a dû s’y coller. Impossible de ne pas le voir. L’Allemand était là, avec son 1,92 m et son numéro… 9.
Dans une équipe où le gardien porte le n° 99 et à une époque où les numéros n’ont plus de sens par rapport à la position que l’on occupe sur le terrain, on aurait pu croire à une facétie de plus. Non. D’habitude, Tobias Baier est attaquant. C’est la pénurie dans les rangs de Paolo Amodio. La plupart des défenseurs – dont l’international U21 Aldin Skenderovic – sont suspendus ou à l’infirmerie, et cette réalité ne date pas d’hier pour le coach pétangeois, qui n’a couché que 15 noms sur la feuille de match hier.
Ce contexte donne un peu plus de poids à la performance du Titus. Car résister pendant 90 minutes en est une. Le pensionnaire de PH a beau être outillé pour la BGL Ligue, jeudi, il a carrément tenu tête à une équipe de Dudelange qui peut devenir championne dans deux jours.
Doit-on en déduire que la PH est plus forte que jamais en se rappelant qu’au dernier tour, le F91 avait eu besoin de 120 minutes pour sortir Käerjeng (2-4 ap)? Ou que Dudelange accuse depuis deux semaines une violente baisse de régime? Sûrement un peu des deux.
Coaching gagnant pour Leflochmoan
Le F91 de jeudi n’a rien fait d’autre que s’aligner sur la poussive qualification à Käerjeng, la victoire tirée par les cheveux face à Rumelange (4-3) et le revers cinglant concédé au Fola samedi dernier (3-1). C’est peut-être en voyant ce tableau se dessiner que Michel Leflochmoan a décidé de faire entrer en jeu Dave Turpel, Dan Da Mota et Kevin Nakache au beau milieu de la deuxième mi-temps. Le résultat de ce coaching? Un but pour Turpel, un doublé pour Nakache et deux passes décisives pour Da Mota. À croire que ces cadres (Joël Pedro était aussi sur le banc) avaient besoin de souffler.
La fraîcheur des trois sauveurs a eu la peau de courageux Pétangeois, qu’on pensait même capables de rejoindre Mondorf jusqu’à ce que Dave Turpel, bien servi par Yassine Benajiba, n’ouvre le score du plat du pied (1-0, 93 e ). Léoni puis Dzanic trouvaient ensuite les bras et les poings de Joubert (97e), mais la suite n’était que de la souffrance : Benajiba effectuait un salto après avoir gagné son face-à-face avec Andrea Amodio (2-0, 108 e ) et Nakache profitait d’une remise d’Ibrahimovic puis d’un centre de Da Mota, pour marquer du plat du pied et de la tête (3-0 109 e , 4-0 117 e ).
Le score était lourd. Autant que les jambes des Pétangeois, qui ont un point commun avec leurs homologues dudelangeois : eux aussi peuvent terminer champion cette saison. Dans la division du dessous, mais ils peuvent finir champions tout de même. Jeudi, pendant 92 minutes, ces deux-là habitaient sur la même planète. Et Tobias Baier était un sacré défenseur central.
Matthieu Pécot