Deux mois après son succès 1-0 en finale de la Coupe contre Mondorf, Dudelange l’a emporté sur le même score, mais de façon bien plus indiscutable.
Trente ans après la dernière édition de la Super Coupe, le F91 est devenu, très logiquement, le successeur de l’Avenir Beggen, dernier club à avoir soulever ce trophée d’une finale opposant le champion en titre au vainqueur de la Coupe.
Un club comme le F91 peut prendre un match à la légère, mais surtout pas une ligne de palmarès, si insignifiante soit-elle.
Évidemment, personne, côté dudelangeois, n’a sauté au plafond au coup de sifflet final d’une rencontre qui offre un premier trophée accueilli dans l’indifférence générale : il était surtout question d’ouvrir la saison en faisant le lien avec la précédente. Si la formule dure, elle prendra plus de sens et de consistance dans des matches qui commenceront à fixer des rapports de force à une semaine de la vraie reprise. Si cette Coupe de la Ligue avait été recréée plus tôt, ç’aurait été pour nous offrir un Fola – Differdange en 2015, un F91 – Differdange en 2014 ou un Fola – Jeunesse en 2013. Des rencontres d’une portée autrement plus symbolique que ce F91 – Mondorf qui tenait du gros match amical à enjeu minimal. Mais il y avait quand même matière à s’intéresser à ce dernier galop d’essai, malgré toutes les absences (côté Mondorf, Semedo et Haddadji étaient touchés au genou et Kalisa était victime d’un pépin musculaire. Côté F91, Mélisse souffre du bras, Malget de l’adducteur, tandis que Stoltz était au repos et Pedro pas encore apte)…
Sur la forme, la mise au placard de Michel Leflochmoan a suffisamment fait jaser et le F91 a payé tout l’été ce qui ressemblait à une lubie de plus de ses décideurs. Sur le fond, il est peut-être temps d’accorder aux Dudelangeois le bénéfice du doute : l’arrivée de Dino Toppmöller semble avoir sérieusement dépoussiéré le style du champion.
Momar N’Diaye a énormément tenté
Déjà conquérant lors de son match de retour de Ligue des champions contre Qarabag, il nous a gratifié, hier, de fantaisies tactiques novatrices, qui l’ont vu notamment se contenter de deux véritables défenseurs en possession de balle, Laurienté et Moreira de Sousa, sur les flancs, évoluant au moins à la ligne médiane. Le technicien allemand n’a visiblement pas non plus besoin de plus d’un garçon (Dikaba ou Stelvio en alternance) pour venir donner le premier ballon vers l’avant et ses gars se sont retrouvés régulièrement à sept offensifs avec un bloc très étiré.
On n’en parlerait pas comme d’une jolie évidence si cela n’avait pas généré beaucoup de beaux mouvements et d’actions de but. Mais heureusement pour Mondorf, le show Worré et sa belle organisation défensive ont survécu à l’été. Le portier a tout d’abord sorti une claquette magistrale pour faire échec à Dikaba de 25 m puis une intervention au pied face à Turpel seul devant lui (4e), ainsi qu’un captage d’une tête de Prempeh sur sa ligne (46e). Et puis Da Mota, seul face au but vide après un joli centre de Moreira de Sousa et une non moins belle ouverture de Pokar, a trop ouvert son pied (8e). Il y a eu aussi une tête de N’Diaye sur le poteau (14e) ainsi qu’un tir en pivot de ce dernier dans le petit filet (33e).
La production offensive de Mondorf, bien réorganisé après un premier quart d’heure délicat, s’est limitée à une frappe au ras de la lucarne de Thonon (30e), ce qui est trop peu pour aller chercher un trophée. Mais puisque son staff technique autant que ses dirigeants avaient proclamé qu’il s’agissait surtout d’un très bon match d’entraînement, il n’y avait presque pas de regret à avoir quand Ibrahimovic poussait au fond une jolie remise en extension de N’Diaye (1-0, 73e). Et à samedi, pour le vrai lancement de la saison!
Julien Mollereau