L’ancien petit attaquant du F91 Saïd Idazza et son nouveau club ont épinglé, ce dimanche, Valenciennes (1-0) après avoir déjà fait chuter Dijon. Les voilà en 16e de finale de la Coupe de France.
Le stade de la Blies a commencé l’année 2016 comme il avait conclu la précédente : dans une formidable ferveur autour d’une poignée de footballeurs amateurs qui s’est taillée une spécialité d’écarter des équipes de Ligue 2 de la Coupe de France.
Après Dijon (2-1), c’est donc Valenciennes qui a essuyé les foudres des Faïenciers (1-0) et personne n’a trouvé matière à contester ce succès. Car Sarreguemines a d’abord maîtrisé son sujet en première période puis repoussé les assauts nordistes en seconde pour s’offrir une qualification héroïque pour les 16e de finale de la Coupe de France.
Au coup de sifflet final, c’est une armée de corps fatigués, de joueurs usés jusqu’à la moelle, qui a laissé exploser sa joie. Le public a alors envahi le terrain et encerclé les joueurs de Sébastien Meyer. Douce communion qui a joué les prolongations en chanson, avec Mouhamadou Barry en leader vocal et ambianceur aguerri. Quand ces étudiants, infirmiers, ouvriers, employés du club, conseiller commercial ou agent SNCF auront repris le travail ce matin, ils auront des petits yeux, ou les séquelles d’une journée de bonheur et d’une petite nuit de festivités. Légitime : ces garçons ont laissé leurs tripes sur un terrain en souffrance et la décompensation a dû être proportionnelle aux efforts consentis…
Idazza aurait pu tuer le match
La Blies aura tremblé jusqu’au bout des cinq minutes de temps additionnel. Comme en Guadeloupe un an plus tôt, Florian Trimborn avait endossé la panoplie du héros. Providentiel sur deux frappes de Missi-Mezu (10e, 16e) et vigilant sur les tentatives de Mbenza (30e, 63e), le gardien a encore dérouté les occasions du même Missi-Mezu et de Haddou en fin de partie (80e). Il a préservé l’essentiel.
Karayer et Barry ont également fait le métier pour sécuriser leur surface dans une seconde période d’attaque-défense autorisée par un SFC sur le reculoir. C’était étouffant, intense et simplement beau de voir ce chœur à l’ouvrage. À l’image de Guendez, milieu de terrain improvisé arrière droit après la sortie de Fahdi Redjam, blessé. Sur les rotules, le Sarregueminois n’aura ménagé aucun effort pour préserver l’avantage de son équipe. Venu en spectateur et ami du club, Tonton David, lui, a bu du petit lait.
Mais parlons peu, parlons but. Hassan M’Barki a profité d’une mauvaise passe de Nestor pour s’infiltrer dans la surface et glisser le ballon entre les jambes de Perquis (20e). Soulèvement dans le stade, le bourreau de Dijon venait de récidiver. Plus tôt, Ba avait déjà trouvé le petit filet (9e). Plus tard, Idazza aura mille opportunités de tuer le match, sur un énorme travail de Guendez (41e), sur une frappe en pivot (59e), un tir lointain (73e) ou encore un dernier duel face au gardien (86e).
«Si on fait le compte, appréciait Sébastien Meyer, je pense qu’on a eu plus d’occasions que Valenciennes.» Avec ses neuf blessés et son effectif juvénile, le VAFC faisait peine à voir en effet, mais personne ne prêtait vraiment attention aux vaincus. Les amateurs leur avaient volé la vedette.
Ce petit bonheur s’étirera pour quelque temps encore. Avec, déjà, le tirage au sort ce soir et une surveillance annoncée de la boule étiquetée PSG. Les Sarregueminois rêvent tous, ou presque, du club de la capitale qu’ils espèrent recevoir à la Blies sinon Saint-Symphorien. Dans ce coin de Moselle, décidément, 2016 commence formidablement bien.
Christian Jougleux (Le Républicain lorrain)
Stade de la Blies. Environ 2 300 spectateurs.
Le but : M’Barki (20e)
Cartons jaunes : Hassli (86e) à Sarreguemines. Valenciennes Tameze (14e), Baradji (35e), Slidja (70e) à Valenciennes.
SARREGUEMINES : Trimborn – F. Redjam (70e Kowalczyk), Barry, Karayer, Wengert – Dekoun, Guendez – Idazza, Miceli, Ba (85e T. Hassli) – M’Barki (75e Peifer).
VALENCIENNES : Perquis – Fulgini , Nestor, Aloé, Niakhaté – Tameze (61e Slidja), Baradji (46e Kaboré) – Mbenza, Enza-Yamissi (78e Haddou), Da Costa – Missi Mezu.