La garde à vue de l’homme d’affaires Vincent Bolloré, entamée mardi, a été prolongée dans l’enquête sur les soupçons de corruption entourant l’obtention par son groupe de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Outre l’industriel et milliardaire de 66 ans, deux cadres de son groupe sont aussi entendus depuis mardi dans les locaux de la police anticorruption à Nanterre : le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent, et Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré.
Francis Perez, président du groupe Pefaco, société spécialisée dans l’hôtellerie et les jeux et très implantée en Afrique, est également en garde à vue depuis mardi, selon la source judiciaire. Des juges d’instruction tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.
Dans un communiqué, le groupe Bolloré a « formellement » démenti mardi avoir commis des irrégularités en Afrique. Au cœur de l’enquête, initiée notamment par les plaintes d’un ancien associé franco-espagnol de Bolloré, Jacques Dupuydauby, se trouvent les conseils prodigués en 2010 par Havas lors des campagnes présidentielles victorieuses d’Alpha Condé en Guinée et de Faure Gnassingbé au Togo. Tous deux avaient eu recours aux activités de conseil d’Havas, pilotées par Jean-Philippe Dorent.
C’est en enquêtant sur les relations de Francis Perez que les enquêteurs ont été amenés à se pencher sur les activités africaines de Vincent Bolloré. Francis Perez comptait notamment parmi ses relations Jean-Philippe Dorent.
Le Quotidien/AFP