Avec son coup franc à la trajectoire improbable face aux États-Unis (4-0) mardi en demi-finale de la Copa America 2016, Lionel Messi est entré dans une autre dimension du football argentin à qui il peut offrir dimanche un titre très attendu depuis 23 ans.
La «Pulga» (littéralement la puce) est bien le plus grand : avec son 55e but en 112 sélections, Messi, qui aura 29 ans vendredi, est désormais le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe d’Argentine. Son magistral coup de patte de 25 mètres qui s’est fiché dans la lucarne de Brad Guzan, lui a permis de dépasser Gabriel Batistuta (54 buts) et de reléguer à des années-lumière Herman Crespo (35) et surtout Diego Maradona (34).
Comme souvent, la star du FC Barcelone a timidement fait part de son bonheur, avant de remercier ses coéquipiers, depuis sa première sélection en 2005, à qui il a dédié ce record. Gerardo Martino s’est montré lui plus disert au moment de saluer l’énième record de son N.10 vedette: «Je suis heureux que le meilleur joueur du monde soit aussi le meilleur buteur du football argentin», a souligné le sélectionneur de l’Albiceleste.
Même s’il a déjà marqué cinq buts dans cette Copa America du Centenaire et pointe à la deuxième place du classement des buteurs, même s’il a distillé deux passes décisives et affiche une forme étincelante, Messi sait très bien qu’il joue gros dimanche en finale, contre le Chili ou la Colombie.
Six finales perdues depuis 1993
Comme son emblématique maître à jouer, l’Argentine n’a en effet pas encore complétement digéré ses cruels revers de la Coupe du monde 2014 au Brésil et de la Copa America 2015 au Chili. À chaque fois, l’Albiceleste est passée tout près de la consécration avant de s’incliner en prolongation contre l’Allemagne (1-0) lors du Mondial-2014 et de craquer lors de la séance des tirs au but contre le Chili (0-0 a.p. 4 tab à 1) il y a moins d’un an.
A entendre Martino, son équipe a fait le minimum en atteignant la finale: «On saura dimanche comment nous serons jugés, l’issue de la finale sera déterminante au moment de faire le bilan», a-t-il expliqué. Messi le sait plus que tout autre joueur, lui dont on souligne régulièrement le déséquilibre entre ses palmarès en club avec le Barça –huit titres de champion d’Espagne, quatre éditions de la Ligue des champions– et en sélection — un titre de champion du monde des moins de 20 ans en 2003, un titre olympique en 2008.
Alors que la légende Diego Maradona regrettait il y a peu encore son «manque de personnalité», le quintuple Ballon d’Or, barbu depuis son arrivée aux États-Unis, ferait taire nombre de ses détracteurs avec une victoire dimanche. L’Argentine qui disputera sa quatrième finale sur les cinq dernières éditions de la Copa America, attend un trophée depuis la Copa America 1993 en Equateur, remportée grâce à trois buts de Batistuta.
Depuis ce titre, elle a disputé, et perdu, six finales (trois en Copa America, une en Coupe du monde et deux en Coupe des Confédérations, 1995 et 2005). «Espérons cette fois que ce soit la bonne», a espéré Messi à l’issue de son festival contre les États-Unis.
Le Quotidien/AFP
Chouette je ne dois plus regarder les info de merdes à la télé