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Collision mortelle dans l’Allier : le chauffeur en psychiatrie


Ce fourgon, à bord duquel 12 Portugais ont été tués, n'était pas adapté pour le transport collectif. (Photo AFP)

Le conducteur du fourgon impliqué dans l’accident qui a causé la mort de ses douze passagers portugais, jeudi soir dans l’Allier, a été hospitalisé en psychiatrie et n’a pu encore être entendu par les enquêteurs, a indiqué samedi le parquet de Moulins.

En état de choc, ce Portugais de 19 ans, qui souffre d’une fracture du poignet, avait été admis aux urgences psychiatriques de Moulins. Il a dû être transféré dès vendredi dans un autre établissement psychiatrique pour « quelques jours », a expliqué le procureur de la République de Moulins, Pierre Gagnoud. Dans ces conditions, son audition ne devrait pas intervenir avant le « début de semaine prochaine ».

Un autre homme, qui « pourrait être le propriétaire supposé du fourgon », a également été hospitalisé dans cet établissement, a ajouté le magistrat. Selon les premiers éléments de l’enquête, cet homme circulait à bord « d’un autre véhicule » roulant en « convoi avec le fourgon ». Mais son véhicule a « disparu dans la nature » après l’accident et n’a toujours pas été retrouvé.

« Passager ou conducteur » de ce véhicule, cet homme « est alors revenu à pied sur les lieux de l’accident et a été pris en charge pour un choc psychologique », a indiqué Pierre Gagnoud.

Fourgon pas adapté au transport collectif

De type Mercedes Sprinter, le fourgon qui a très violemment percuté le poids lourd sur une portion de la fameuse RCEA (Route Centre-Europe Atlantique) traversant la France d’est en ouest et surnommée la « route de la mort », n’était « pas un minibus et n’était pas adapté par nature pour le transport collectif », a rappelé le procureur.

Les enquêteurs de la l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale vont donc « recomposer le fourgon à partir des débris » pour tenter de déterminer « s’il était aménagé spécialement pour transporter des gens ». Une telle adaptation aurait nécessité un « passage aux mines », ce qui « est peu probable », a estimé Pierre Gagnoud.

L’autre hypothèse étant un « aménagement artisanal, pas du tout adapté, avec des chaises pliables et des passagers assis au fond sur des sièges de fortune », a-t-il détaillé.

Un appel à témoins va être lancé pour tenter de faire des recoupements d’informations, a encore dit le magistrat selon lequel « aucune piste ne doit être écartée ».