Le quatrième patient implanté d’une prothèse du cœur artificiel de la société Carmat, est décédé de complications médicales, liées à son état critique pré- et post-opératoire, mais la prothèse n’est pas impliquée dans son décès d’après l’entreprise.
«Nous avons réalisé une implantation sur un patient en phase terminale de son insuffisance cardiaque. L’implantation s’est déroulée tout à fait convenablement et la prothèse a donné toute satisfaction tout au long de son fonctionnement. Le patient est décédé de complications médicales non liées à la prothèse», annonce le professeur Pascal Leprince, chef du service de l’institut de cardiologie à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, dans un communiqué de la société française. Le patient, âgé de 58 ans, souffrant de défaillance bi-ventriculaire sévère, avait été opéré le 22 décembre par l’équipe de l’Hôpital Universitaire de La Pitié Salpêtrière. La date de sa mort n’est pas précisée.
Il s’agissait de la quatrième implantation dans le cadre de l’essai de faisabilité. «Au terme de cet essai, le système Carmat cumule une expérience clinique de 21 mois de fonctionnement. Carmat prépare l’essai clinique pivot», souligne la société. «La contribution apportée par ce patient à la résolution de l’insuffisance cardiaque terminale est porteuse d’expérience pour les équipes médicales et techniques. Carmat remercie également l’équipe de l’Hôpital Universitaire de La Pitié Salpêtrière dont l’implication dans cette dernière implantation de l’essai clinique de faisabilité a été totale», indique Marcello Conviti, directeur général de Carmat, dans le communiqué.
Le premier patient greffé en décembre 2013 avec le cœur bioprothétique de Carmat était décédé 74 jours après l’opération menée à Paris, à l’âge de 76 ans. Le deuxième, âgé de 69 ans, était mort en mai dernier, 9 mois après avoir été greffé à Nantes et 4 mois après être rentré chez lui. Ces deux décès avaient été causés par une «micro-fuite de la zone sang vers le liquide d’actionnement de la prothèse», ayant engendré une «perturbation de l’électronique de pilotage des moteurs» du cœur artificiel, selon les analyses de Carmat. Le troisième patient est subitement mort d’un arrêt respiratoire le 18 décembre. Mais la prothèse n’est pas impliquée dans sa mort, qui est liée à une insuffisance rénale chronique, avait annoncé la société. Cet homme de 74 ans était rentré à son domicile fin août, après avoir été greffé du coeur artificiel le 8 avril à Strasbourg.
Le coeur Carmat est tapissé à l’intérieur d’un revêtement constitué de bio-matériaux tirés de tissus de bovins, pour éviter la formation de caillots sanguins, ce qui le distingue d’autres modèles de coeur artificiel total, lesquels sont par ailleurs à des stades de développement moins avancés. «Nous sommes confiants en la capacité du coeur Carmat à apporter une véritable alternative à la transplantation pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque terminale», conclut Marcello Conviti.
AFP/M.R.