Un poulain agonisant, des chevaux blessés, maltraités et squelettiques : une éleveuse de 35 ans, à laquelle 44 chevaux et 29 chiens avaient été retirés, a été condamnée jeudi à Vesoul à six mois de prison avec sursis.
L’éleveuse était poursuivie pour des « mauvais traitements » sur les chiens et les chevaux de son exploitation, commis de mars 2016 à janvier 2017. Le tribunal correctionnel de Vesoul a suivi les réquisitions du parquet en condamnant la prévenue à une peine de six mois de prison avec mise à l’épreuve avec interdiction de gérer une entreprise commerciale avec des animaux pendant cinq ans. Elle devra également indemniser les nombreuses parties civiles.
En janvier 2017, la SPA avait saisi 44 chevaux et 29 chiens détenus dans des conditions sanitaires indignes dans l’élevage situé à Gézier-et-Fontenelay (Haute-Saône). Les équidés, notamment des pur-sang arabes égyptiens, ont été retrouvés extrêmement maigres, déshydratés, dans des enclos insalubres et parfois dangereux. Un poulain, agonisant et présentant une plaie ouverte au poitrail, avait dû être euthanasié.
Suicide d’une jeune apprentie
Une propriétaire a raconté devant le tribunal le sort subi dans l’exploitation par sa jument, pleine, retrouvée « couchée, squelettique, couverte d’escarres et pourrissant sur place ». La jument a finalement pouliné de manière prématurée, son poulain est décédé et elle a dû être euthanasiée. Les chiens – des bouviers bernois et des laïkas – dormaient sur le sol gelé, à même leurs excréments.
Lors de l’audience début janvier, le ministère public avait souligné la « mauvaise foi » et « l’improvisation totale » de l’éleveuse qui gérait seule une exploitation ayant accueilli jusqu’à plus de 100 équidés. Pour son conseil, Me Jérôme Pichoff, elle « a tout fait pour avoir une exploitation qui fonctionne », mais elle a été « dépassée » par cet élevage devenu trop important.
L’éleveuse sera par ailleurs jugée le 4 octobre prochain pour des faits de « harcèlement moral » envers une apprentie âgée de 16 ans qui avait alerté les autorités sur l’état de santé des animaux. Cette « lanceuse d’alerte » s’est suicidée en août 2016, cinq mois après la rupture de son contrat d’apprentissage avec sa patronne.
Le Quotidien/AFP