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« Chemise arrachée » : prison avec sursis pour trois ex-salariés d’Air France


Quinze salariés et ex-salariés comparaissaient dans cette affaire. (photo AFP)

Trois ex-salariés d’Air France, des militants syndicaux accusés d’avoir agressé deux cadres lors d’une manifestation en octobre 2015, ont été condamnés mercredi à des peines de 3 à 4 mois de prison avec sursis par la justice française.

Poursuivis pour des dégradations commises sur le portail d’accès au siège de la compagnie aérienne à Roissy, au nord-est de Paris, dix autres salariés et ex-salariés de la compagnie se sont vu infliger une amende de 500 euros. Deux autres prévenus ont été relaxés. A la barre, « les quinze d’Air France » ont écouté le président égrainer les décisions du tribunal. Le procureur avait requis deux à quatre mois de prison pour les cinq jugés pour violences, parmi lesquels figure un représentant du personnel du syndicat CGT.

L’avocate de 11 des prévenus, Lilia Mhissen, a jugé « scandaleuses » ces condamnations. Elle « conseillera » à ses clients de faire appel. Les représentants de la compagnie aérienne ont, à l’opposé, exprimé leur « satisfaction » de voir la « culpabilité » des prévenus « reconnue ». « Cette décision permet de clore le triste épisode » survenu le 5 octobre 2015, lors d’un Comité central d’entreprise d’Air France, l’instance réunissant la direction et les représentants élus des salariés, a estimé l’entreprise dans un communiqué. Les faits s’étaient produits ce jour-là à l’occasion d’une manifestation contre un projet de restructuration menaçant plusieurs milliers d’emplois, qui avait dégénéré.

Violemment pris à partie alors qu’ils exposaient le plan en Comité central d’entreprise, Xavier Broseta, le DRH d’Air France à l’époque, et Pierre Plissonnier, le responsable du long-courrier, avaient dû fuir sous les huées, torse nu pour le premier, la chemise en lambeaux pour le second. Les images des deux cadres escaladant un grillage pour échapper aux manifestants en colère ont fait le tour du monde et terni un peu plus la réputation de la France en matière de dialogue social.

Le Quotidien/AFP