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Charlie Hebdo – Marche républicaine : « et moi, et moi, émoi… » crie le FN


Marine Le Pen a dénoncé jeudi le fait de ne pas avoir été conviée à la marche républicaine lancée par les partis de gauche en soutien à Charlie Hebdo, et à laquelle sont appelés à participer tous les partis, sauf le FN, mais également les syndicats et les associations. Son émoi a soufflé un vent de polémique sur la classe politique française.

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Marine Le Pen estime que 25% des Français, électeurs du FN, sont exclus de l’union nationale qu’elle qualifie de « vaste escroquerie politicienne ».  (Photo : AFP)

« L’idée lancée par le président de la République d’une union nationale, dont serait exclu un parti qui représente 25% des Français, transforme cette union nationale en une vaste escroquerie politicienne », a fustigé Marine Le Pen. La présidente du Front national a en effet dénoncé l’exclusion de son parti de la marche républicaine, organisée à l’initiative des partis de gauche dimanche à Paris, et à laquelle la plupart des partis politiques participeront.

Pointant également une union nationale décidée « à l’issue d’une réunion, où ont été invités l’ensemble des partis politiques sauf le FN » et soufflant un vent de polémique sur toute la classe politique française. Ce vendredi matin, Marine Le Pen doit être reçue à l’Élysée par François Hollande.

> « Pleurnicheries habituelles »

« Tous les Français sont les bienvenus, mais il faut arrêter avec ce cinéma. Mme Le Pen veut se faire passer pour la victime de ces attentats (…) avec les pleurnicheries habituelles », a déploré sur RFI Jean-Christophe Lagarde.

Le maire de Drancy, par ailleurs député de Seine-Saint-Denis et président de l’Union des démocrates indépendants (UDI), s’est dit en faveur de l’invitation à la marche « des gens qui votent Front national », mais a fustigé Marine Le Pen qui « se pose en victime » pour ne pas avoir été invitée à l’organisation. Il a expliqué que le FN, qui « prône la discrimination » et n’est « pas un parti républicain », n’avait simplement pas été inclus dans l’organisation « matérielle » de l’évènement. « Les choses sont très claires, a-t-il résumé. Ceux qui ne veulent pas venir ne seront pas là, mais on n’est quand même pas obligés d’organiser (…) une manifestation avec un parti qui n’est pas républicain ». « Ceux qui s’en excluent, qu’ils le fassent d’eux-mêmes, » a-t-il encore ajouté.

> Des avis plus ou moins radicaux

Du côté de l’UMP, après François Fillon, le secrétaire général Laurent Wauquiez a affirmé à l’AFP que le parti était « unanime » pour s’opposer à l’exclusion du FN. De même, le président du Modem François Bayrou a jugé que c’était « une mauvaise décision d’exclure qui que ce soit » de ce rassemblement.

Or, pour François Lamy, qui organise le rassemblement pour le PS, les choses sont formelles : « Il n’y a pas de place pour une formation politique qui depuis des années divise les Français, stigmatise les concitoyens en fonction de leur origine ou de leur religion, ou ne se situe pas dans une démarche de rassemblement des Français. »

Peu avant, un des porte-parole du PS, Olivier Faure, avait jugé qu’il ne fallait « exclure personne », puis précisé à l’AFP qu’il parlait des « citoyens appelés à manifester et en aucun cas du Front national qui ne peut compter sur nous pour lui donner un brevet républicain en l’invitant ».

Le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a tenté de désamorcer la polémique en déclarant jeudi soir sur BFMTV que « vient qui veut et qui se sent concerné », même si la marche est organisée par « les partis républicains ». Et si Marine Le Pen se présentait dimanche ? « Elle fait ce qu’elle veut. Ce n’est pas le centre de la situation française », a lancé le dirigeant socialiste.

« Pas de polémique, pas de nouveaux débats », s’est-il agacé, « cette manifestation appartient à la France ». Manuel Valls, interrogé par RTL, n’avait pas répondu clairement : il ne peut « pas y avoir d’exclusion à l’unité nationale », a-t-il dit, soulignant que « l’unité nationale se fait aussi autour des valeurs. De valeurs profondément républicaines, de tolérance, de refus d’amalgames. »

Le Quotidien Web/AFP