Le dessinateur Luz, auteur mi-janvier de la caricature de Mahomet qui avait fait la Une de « Charlie Hebdo » une semaine après l’attentat contre l’hebdomadaire satirique français, a annoncé mercredi son départ du journal la semaine prochaine.
« Je crois qu’un énième cours de dessin s’impose. A une semaine de la retraite, si c’est pas malheureux », écrit Luz dans le numéro de Charlie Hebdo paru mercredi, revenant sur la récente polémique suscitée par un dessin de Riss, le nouveau directeur de la publication, sur Aylan, l’enfant syrien mort noyé sur une plage de Turquie.
Publiée il y a deux semaines dans « Charlie », la représentation d’Aylan gisant sous un panneau publicitaire pour McDonald’s avec pour légende « Si près du but », a suscité des commentaires indignés sur les réseaux sociaux en France et à l’étranger, et valu au journal des accusations de racisme.
« Ce dessin ne se moque pas des migrants mais de notre société libérale et hypocrite » et « pointe du pinceau cette Europe riche, sur-consommatrice, qui aura attendu d’avoir la médiatisation de la mort d’un enfant sur la conscience pour réfléchir enfin au sort des migrants », réplique Luz. Quant à son départ de Charlie Hebdo, qu’il avait annoncé en mai, il aura lieu la semaine prochaine.
Luz, 43 ans, était devenu le dessinateur vedette de « Charlie » après la mort de ses caricaturistes emblématiques Cabu, Wolinski, Tignous et Charb, assassinés dans l’attaque jihadiste du 7 janvier. Lui avait échappé à la mort car il était en retard le matin de l’attentat, jour de son anniversaire.
Il est l’auteur de la Une avec Mahomet, affirmant « tout est pardonné », qui avait suivi la tuerie. Cette nouvelle caricature du prophète avait suscité des manifestations parfois violentes dans le monde.
Fin avril, Luz avait annoncé qu’il ne dessinerait plus le personnage du prophète Mahomet. « Il ne m’intéresse plus. Je m’en suis lassé », avait-il alors expliqué.
AFP/A.P