De courts et sobres hommages, avec dépôts de gerbes et minutes de silence, ont eu lieu jeudi à Paris en mémoire des victimes des attentats de janvier 2015 contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher, qui avaient fait 17 morts.
Les cérémonies, conduites par la maire de Paris Anne Hidalgo en présence du ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux et de la secrétaire d’État chargée de l’aide aux victimes Juliette Méadel, se sont déroulées tour à tour sur les différents lieux des attentats avec le même cérémonial : dépôt de gerbe et minute de silence, sans aucune prise de parole. Trois membres de la rédaction de Charlie Hebdo, Marika Bret, Eric Portheault et Riss, ont d’abord déposé une gerbe devant la plaque à la mémoire des onze victimes de l’attentat qui a touché les locaux du journal satirique le 7 janvier 2015, rue Nicolas-Appert (XIe arrondissement).
La maire de Paris a également déposé une gerbe de fleurs avant une minute de silence de l’assistance, où l’on comptait les familles des victimes, l’urgentiste et alors chroniqueur de Charlie Hebdo Patrick Pelloux et le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis. La même cérémonie s’est répétée quelques mètres plus loin, là où est tombé le policier Ahmed Merabet, tué sur le boulevard Richard-Lenoir par les frères Kouachi alors qu’il tentait de stopper les jihadistes dans leur fuite.
Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) de même que Joël Mergui, président du consistoire central israélite de France, ont quant à eux déposé une gerbe Porte de Vincennes, au supermarché casher cible le 9 janvier d’une attaque perpétrée par un autre jihadiste, Amédy Coulibaly, qui avait tué trois clients et un employé juifs. Une policière avait également été abattue par Amédy Coulibaly, le 8 janvier à Montrouge, au sud de Paris.
La cérémonie a été clôturée par Haïm Korsia, grand rabbin de France, avec une «prière pour la France». A l’issue de l’hommage, Bruno le Roux et Anne Hidalgo ont adressé quelques mots à Lassana Bathily, manutentionnaire du magasin lors de l’attaque et surnommé depuis le «héros de l’Hyper Cacher». «C’est toujours important de montrer aux familles, de montrer à ceux qui continuent à souffrir que nous n’oublions pas ce qu’il s’est passé. Nous n’oublions pas ceux qui sont restés», a déclaré à la presse Bruno Le Roux en sortant du magasin.
Le ministre, les bras chargés de paquets de bonbons, a expliqué que «le grand rabbin de France a voulu nous amener acheter quelques bonbons en signe de partage : on partage des émotions, on partage un hommage et on partage en même temps ce qui fait la vie encore aujourd’hui, ce que nous demandons à tous nos concitoyens : vivre», a-t-il dit.
Le Quotidien/afp