Daimler, numéro un mondial de l’automobile haut de gamme, a annoncé lundi vouloir offrir des versions électriques ou hybrides de tous les modèles de sa marque Mercedes-Benz d’ici à 2022 et convertir sa citadine Smart à l’électrique.
« D’ici à 2022, l’ensemble du portefeuille de produits Mercedes Benz sera disponible dans une version électrifiée pour offrir un maximum de choix à nos consommateurs », a déclaré le patron du groupe, Dieter Zetsche, lors d’une journée consacrée aux investisseurs. Ce plan va concerner « plus de 50 versions de véhicules électrifiées, entre les modèles hybrides et entièrement électriques », a-t-il précisé, alors que s’ouvre cette semaine le salon international de l’automobile IAA à Francfort.
La petite citadine Smart doit par ailleurs devenir d’ici à 2020 « la première marque de voiture conventionnelle qui va entièrement passer en mode électrique », a lancé le patron du groupe de Sindelfingen (sud de l’Allemagne). Dieter Zetsche n’a pas évoqué les projets de la Chine d’interdire les véhicules à essence, dévoilés ce week-end, mais estime que « le temps est venu » de croire à l’électrique, intégral ou partiel, puisque « la densité énergétique des batteries progresse alors que les coûts diminuent ».
Dans ce contexte, Daimler veut susciter « tant d’enthousiasme que le client ne puisse résister à l’achat d’une voiture électrique », a expliqué le manager. En mars, le groupe annonçait déjà vouloir lancer plus de dix nouvelles voitures électriques de série d’ici à 2022, de la Smart au grand SUV. Pour Frank Lindenberg, directeur financier de la marque Mercedes-Benz, « 25% des ventes globales » du constructeur seront réalisées d’ici à 2025 « par des modèles électrifiés ».
Cet objectif pèsera en revanche sur la rentabilité à court terme du groupe, puisque les modèles électriques vont dégager « une marge de moitié inférieure à un modèle conventionnel, du moins en début de cycle », a-t-il averti. Daimler entend compenser ce virage accéléré vers l’électrique en économisant 4 milliards d’euros sur ses charges d’exploitation d’ici à 2022, afin de « conserver sa marge opérationnelle de 10% », a promis Dieter Zetsche. Daimler a dégagé un bénéfice opérationnel représentant 10% de ses ventes en 2015 et 2016, comme lors du premier semestre de 2017, parvenant à dépasser les performances de ses rivaux directs BMW et Audi.
Le Quotidien/AFP
Volkswagen d’ici 2030
Le numéro un mondial de l’automobile, l’allemand Volkswagen, a nettement renforcé lundi son offensive dans l’électrique, et annonce lui aussi une variante électrifiée de ses quelque 300 modèles d’ici à 2030.
Le groupe, secoué depuis deux ans par le scandale des moteurs diesel truqués, proposera au moins une variante hybride ou tout électrique de chaque modèle de ses douze marques (Audi, Porsche, Seat, Skoda, etc.) à cet horizon, ce qui représente un investissement de 20 milliards d’euros, a annoncé son patron Matthias Müller lors d’une soirée organisée par le constructeur. « C’est notre engagement. D’ici à 2030, nous aurons électrifié toute notre palette de véhicules. Je pense que nous sommes sur la bonne voie, celle du progrès », a déclaré Matthias Müller dans une interview accordée à la veille de l’ouverture à la presse du salon de Francfort.
Le groupe précise vouloir lancer 80 nouveaux véhicules électriques d’ici 2025, dont environ 50 véhicules 100% électriques et 30 hybrides rechargeables. Pour électrifier toute sa gamme, le mastodonte allemand utilisera des cellules de batteries électriques en très grand nombre, qu’il ne fabrique pas pour l’instant et pour lesquelles il passera une commande aux fournisseurs d’un montant vertigineux de 50 milliards d’euros pour couvrir ses besoins d’ici 2030 environ. Cette offensive accrue dans l’électrique, baptisée « Roadmap E », constitue « un nouveau chapitre dans l’histoire de Volkswagen ».
Mais le groupe ne tourne pas pour autant le dos aux moteurs diesel et essence. « Je pense qu’il y aura encore pendant longtemps une coexistence des moteurs à combustion et électriques dans le monde entier », a indiqué Matthias Müller