Capitaine et gardien de but de la Juventus Turin, Gianluigi Buffon assure que les siens ne se présenteront « pas en victimes sacrificielles » mardi face à Barcelone en quart de finale aller de la Ligue des Champions.
Combien de fois avez-vous revu la finale de 2015 ?
« Je ne l’ai jamais revue. Mais j’ai des souvenirs très clairs de cette soirée, qui me rendent modérément optimiste. On rencontrait alors une équipe beaucoup plus forte que nous. Aujourd’hui on affronte la même équipe, qui sur le papier est toujours supérieure. Mais on a deux ans de plus d’expérience et de parcours européen.
Ca donne plus de confiance et on ne part pas en victimes sacrificielles. Eux ont très peu changé. Nous on a modifié beaucoup de choses. On verra si après un an et demi, deux ans, la distance s’est un peu réduite. C’est beau de se mesurer à eux, de voir où on peut encore progresser. Il y a beaucoup de réponses à trouver dans ce genre de match. »
Dans quel état d’esprit l’abordez-vous ?
« Ce sont des matches dont il faut profiter, même si ils se vivent avec un peu de peur, un peu d’interrogations. Je suis toujours nerveux avant des matches comme ça et j’espère l’être demain. Sinon, autant arrêter. »
Craignez-vous le trio Messi-Suarez-Neymar ?
« Peu d’équipes jouent avec trois attaquants purs comme Messi, Neymar et Suarez. Quand on a la chance d’avoir ces attaquants, on a une force dévastatrice en phase offensive. On voit surtout que les trois sont très altruistes. Ils ont la bonne attitude. Ca rend les choses encore plus dures parce qu’on ne joue pas contre trois individualités mais contre un trident bien construit et qui joue pour le collectif. »
Il paraît que vos enfants en sont fans…
« Je suis heureux que mes enfants se soient pris d’affection pour des joueurs comme ça. Ca veut dire qu’ils ont du goût. Qu’ils continuent comme ça. »
Mais Messi n’a jamais marqué contre vous…
« C’est vrai. Je le savais mais j’avais oublié (il frappe la table en riant, ndlr). Mais c’est aussi parce que j’ai eu la chance de rarement jouer contre lui. Et j’ai eu la chance encore plus grande d’avoir toujours des défenseurs qui lui ont rendu la tâche difficile. »
La défense est-elle toujours le point fort de la Juventus ?
« Une défense forte augmente tes chances de victoire. Mais ça, on l’a toujours eu un peu en nous. Simplement, on a parfois manqué un peu d’expérience et de cynisme. Mais les années ont passé et je pense que toutes les raisons pour lesquelles on n’a pas gagné avant peuvent nous avoir appris quelque chose. »
Dans votre carrière, chaque fois que vous passez les quarts de finale, vous allez en finale. Est-ce que vous vous dîtes que c’est peut-être la bonne année ?
« Oui les demi-finales, je les passe facilement. Mon problème c’est les finales et les quarts (sourire). Ca fait 22 ans que je me dis que c’est la bonne année, tout le monde pense ça dans les grandes équipes. Mais parfois l’adversaire est plus fort et c’est ce qui est arrivé en 2015. Alors tu vas leur serrer la main et tu les félicites. »
Comment avez-vous vécu le 6-1 infligé par le Barça au Paris SG ?
« Quand j’ai vu ça, j’ai pensé que la vie m’avait appris quelque chose de nouveau. Tu penses tout savoir et la vie t’apprend quelque chose de nouveau. D’un point de vue sportif, c’est un enseignement énorme que nous a donné le Barça. Celui que tout est possible. »
Le Quotidien / AFP