Le président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen, a réitéré jeudi ses propos sur les chambres à gaz, qualifiés de « point de détail de la guerre », qui lui avaient déjà valu d’être condamné, et défendu l’utilité des polémiques dans la progression du FN.
Regrette-t-il d’avoir parlé de « point de détail ? », lui a-t-il été demandé sur BFM TV-RMC. « A aucun moment. Ce que j’ai dit correspondait à ma pensée : que les chambres à gaz étaient un point de détail de la guerre, à moins d’admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz », a répondu celui qui a cofondé le Front national en 1972.
A la question de savoir s’il maintenait ses dires, Jean-Marie Le Pen a répliqué : « Je les maintiens parce que je crois que c’est la vérité, et que ça ne devrait choquer personne, qu’on a instrumentalisé cette affaire contre moi en y introduisant un soupçon d’antisémitisme alors que je mets au défi quiconque de citer une phrase antisémite dans ma vie politique ».
Questionné sur le fait de savoir si ces millions de morts constituent un « point de détail », le président d’honneur du FN a rétorqué : « C’est pas un million de morts, c’est les chambres à gaz, c’est autre chose (…). J’ai parlé d’un système, j’ai dit que c’était un détail de l’histoire de la guerre. » « Tout ça est horrible, la guerre est horrible, un éclat d’obus qui vous déchire le ventre, une bombe qui vous décapite, une chambre qui vous asphyxie, c’est assez ignoble » a encore ajouté Jean-Marie Le Pen.
Le 13 septembre 1987, Jean-Marie Le Pen avait déclaré à propos de l’existence des chambres à gaz nazies : « Je n’ai pas spécialement étudié la question, mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. » Il a été condamné plusieurs fois pour ces propos déjà réitérés en 1997 en Allemagne, en 2008 au magazine Bretons ou en mars 2009 au Parlement européen.
Marine Le Pen avait qualifié le nazisme de « summum de la barbarie ». Interrogé sur les propos de sa fille dans le mensuel Causeur, qui évoque un « désaccord majeur » avec son père au sujet des polémiques qui « empêchent de parler du fond », le patriarche frontiste répond : « Elle se trompe. Nous avons une divergence d’analyse assez sérieuse. La pire manière de combattre un adversaire politique, c’est le silence (…). Les polémiques que nous ont imposées les adversaires nous ont permis d’exister et de nous arracher à ce qui est pire que tout, le néant médiatique », dit-il.
AFP