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Certaines zones en France toujours contaminées par Tchernobyl


Des activistes français et allemands prennent part à une commémoration de la catastrophe de Tchernobyl, à Strasbourg, le 24 avril 2016. (Photo : AFP)

Trente ans après Tchernobyl, les massifs des Vosges, du Jura, des Alpes du Sud et de Corse présentent toujours des niveaux de radioactivité huit fois supérieur à la moyenne, selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), des doses certes importantes mais «sans aucune conséquence» sanitaire ou environnementale.

Dans les sols des massifs des Vosges, du Jura, des Alpes du Sud et de Corse, les activités en césium 137 sont supérieures à 10 000 becquerels par mètre carré, soit 8 fois la moyenne des sols français selon un état des lieux publié mardi par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Mais cette radioactivité ne peut pas avoir d’impact sur la santé. «Le Césium 137 n’est responsable d’aucune conséquence sanitaire», explique Philippe Renaud, spécialiste de la radioactivité dans l’environnement à l’IRSN.

Le césium 137, la principale source de radioactivité des déchets des réacteurs nucléaires, n’est pas présent dans la nature et, sans Tchernobyl et les essais nucléaires atmosphériques des années 60, son niveau serait de zéro. Selon les données de l’IRSN, en 2015, un habitant des zones les plus touchées par les retombées de Tchernobyl (Est de la France) est presque sept fois plus exposé au rayonnement émis par le césium présent dans les sols, qu’une personne résidant ailleurs en France.

Cette radioactivité persistante de certaines zones du territoire français se retrouvent dans des aliments. «C’est le cas du lait», précise Philippe Renaud. «Le lait produit sur ces zones est de l’ordre de huit fois plus contaminé que le lait du reste de la France». Et selon l’IRSN, les différences sont encore plus importantes pour les denrées issues des forêts comme les baies, les champignons et même le gibier.

«Si on consommait deux plats copieux par semaine de gibiers et de champignons au niveau de radioactivité le plus élevé qu’on ait mesuré, la dose ne serait pas négligeable», explique Philippe Renaud. «Mais si on compare cela à l’exposition due à la radioactivité naturelle (de certains aliments), ça ne fait pas beaucoup», précise l’expert. «Il suffit de consommer régulièrement des fruits de mer pour recevoir une dose 1 à 3 fois supérieure».

Le Quotidien/AFP