« La République a besoin, plus que jamais, de l’engagement de tous les musulmans de France », a déclaré samedi Bernard Cazeneuve, invité à partager un « thé de la fraternité » à la mosquée de Saint-Ouen l’Aumône (Val-d’oise), à l’occasion des journées portes ouvertes.
Dans toute la France, samedi et dimanche, à l’appel du Conseil français du culte musulman (CFCM), les mosquées ouvrent leurs portes à tous les citoyens pour échanger et partager un « thé de la fraternité ».
Le ministre de l’Intérieur s’est réjoui de cette « dimension hautement symbolique qui renvoie au vivre ensemble dans la République », dans un contexte difficile pour les musulmans, souvent stigmatisés dépuis les attentats de janvier et novembre 2015.
« Lorsque des barbares frappent la jeunesse sans distinction de religion, les premiers à souffrir en terme de dégradation d’image de leur religion sont les musulmans amoureux de la République », a rappelé le ministre, précisant que le pays « ne se trompe pas » et refuse les amalgames.
« Face à une menace terroriste très élevée, nous avons besoin plus que jamais, pour défendre la République, de tous les enfants de France », a-t-il ajouté.
Bernard Cazeneuve a rappelé être « viscéralement attaché au principe de laïcité », qui implique que chacun puisse exercer librement sa religion, et a condamné des « actes imbéciles » commis ces dernières semaines contre des lieux de culte musulmans.
Le ministre a également insisté sur la nécessité de « faire en sorte que ceux qui enseignent la religion dans les mosquées soient formés ». « Je refuse qu’il y ait dans les mosquées de France des imams autoproclamés prêcheurs de haine, et je ferai preuve à leur encontre de la plus grande sévérité », a indiqué Bernard Cazeneuve, ajoutant que certains avaient déjà été expulsés. « Je l’assume et je continuerai ».
Concernant les problèmes de radicalisation, le ministre a indiqué que les choses allaient « dans la bonne direction », et a déclaré avoir convié les différentes institutions en février pour une nouvelle réunion de dialogue pour lutter contre ce phénomène.
La mosquée de Saint-Ouen l’Aumône a été inaugurée il y a tout juste huit mois, après des années d’attente de la part de la communauté musulmane pour obtenir un lieu de culte.
AFP