Les « Panama Papers » continuaient lundi à poursuivre le Premier ministre David Cameron, qui doit contre-attaquer en présentant des mesures contre l’évasion fiscale. S’il tente de se racheter une conduite, il ne pourra toutefois pas éviter les questions des députés sur ses propres finances dans l’après-midi.
Au cours du week-end, David Cameron, dans la tourmente depuis qu’il a été contraint d’avouer avoir détenu des parts dans la société offshore de son père Ian (décédé en 2010), a déjà tenté de reprendre la main en jouant la transparence sur ses impôts. Il a publié ses avis d’imposition des six dernières années, soit depuis qu’il est à la tête du gouvernement britannique. Mais cette transparence inédite au Royaume-Uni appelle de nouvelles questions, a jugé le leader de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn.
Une donation exonérée d’impôts de 200 000 livres, reçue par David Cameron de sa mère en 2011, est notamment ciblée, bien qu’elle soit légale. Les affaires personnelles de Cameron risquent donc de dominer la session du Parlement de retour de vacances lundi, alors que le dirigeant doit présenter lundi après-midi des mesures pour rendre pénalement responsables les sociétés qui favorisent l’évasion fiscale.
Contre-offensive
« Ce gouvernement en a fait plus que tout autre pour agir contre la corruption sous toutes ses formes mais nous irons plus loin », devrait défendre David Cameron devant les députés, selon un communiqué diffusé lundi matin par ses services. « C’est pourquoi nous légifèrerons cette année pour que les sociétés qui ne parviennent pas à empêcher leurs employés de faciliter l’évasion fiscale soient tenues pénalement responsables », doit-il ajouter, alors qu’il présidera le mois prochain à Londres un sommet international contre la corruption. Ces mesures cibleront à la fois les sociétés ayant des mécanismes de surveillance laxistes et celles favorisant délibérément l’évasion fiscale.
Dans le cadre de sa contre-offensive, David Cameron avait déjà annoncé ce week-end la création d’un « groupe de travail » pour enquêter sur les révélations des « Panama Papers », réunissant les meilleurs experts de la lutte contre le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale et chapeauté par le service des impôts et des douanes (HMRC). Mais le quotidien The Guardian révèle lundi que le directeur d’HMRC, Edward Troup, a été associé du cabinet Simmons & Simmons, qui a compté parmi ses clients la société offshore du père de David Cameron.