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Braquage spectaculaire d’une bijouterie à Cannes : 17,5 millions de butin


Un homme dissimulé derrière un masque de personne âgée et armé d'un pistolet-mitrailleur avait réussi à pénétrer mardi vers 11 heures dans la boutique. (photo AFP)

Les quatre hommes qui ont attaqué mardi une luxueuse bijouterie Cartier sur la Croisette de Cannes ont emporté un butin estimé à 17,5 millions d’euros. Un méfait spectaculaire qui survient à quelques jours du Festival du film de Cannes dont l’ouverture aura lieu sous haute surveillance policière.

Cartier n’a pas souhaité divulguer le montant du préjudice, précisé par une source proche du dossier. Il s’agit de l’un des vols de bijoux les plus fracassants des dix dernières années en France.

Un homme dissimulé derrière un masque de personne âgée et armé d’un pistolet-mitrailleur avait réussi à pénétrer mardi vers 11 heures dans la boutique, pourvue d’un sas et protégée par un vigile. Le malfaiteur avait ensuite fait entrer deux complices aux visages masqués par des écharpes, tandis qu’un quatrième homme faisait le guet à l’extérieur.

Deux employées et une cliente se trouvaient dans l’établissement au moment des faits. Les voleurs ont mis des bijoux et des montres dans une mallette en cuir souple et un sac de la bijouterie. En quittant les lieux, ils ont toutefois fait tomber des montres de valeur sur le trottoir, qui ont pu être récupérées par la bijouterie.

Les quatre hommes ont pris la fuite à bord d’une Mercedes retrouvée entièrement calcinée dans un quartier résidentiel de Cannes, juste après les faits. La voiture avait été volée en mars dans la commune proche de Valbonne.

Les malfaiteurs sont activement recherchés par la police judiciaire de Nice, qui a notamment commencé à exploiter les caméras de surveillance de la boutique. Sur six vitrines, une seule ne présentait mardi aucun bijou, celle qui portait une affichette « collection haute joaillerie ».

Un vol historique en juillet 2013

La grande boutique d’angle de Cartier se trouve juste à côté de l’hôtel de luxe du Carlton, théâtre en 2013 d’un vol historique de bijoux.

Fin juillet 2013, un voleur cagoulé filmé s’était introduit par une porte-fenêtre au rez-de-chaussée de l’hôtel qui organisait une exposition-vente de bijoux de la maison israélienne Leviev. L’homme – qui court toujours – était reparti calmement avec un sac de bijoux incrustés de diamants d’une valeur de plus de 100 millions d’euros. La célèbre Croisette compte 70 marques de luxe internationales de joaillerie, maroquinerie et vêtements, côte à côte sur 800 mètres face à la mer.

L’édition 2013 du Festival de Cannes avait été inédite en matière de cambriolages de bijoux: un collier de diamants du joaillier de Grisogono à 2 millions d’euros évaporé lors d’une soirée de prestige au Cap d’Antibes, une parure Chopard estimée à 1 million dérobée dans un coffre d’hôtel cannois.

Le hold-up perpétré mardi à Cannes rappelle étrangement le scénario d’un film de Claude Lelouch, « La bonne année » (1973), dans lequel Lino Ventura incarne un gangster qui commet un rocambolesque braquage de bijouterie sur la Croisette de Cannes caché par un masque de vieillard.

Le long échange de regards lorsqu’il est arrêté, entre le voleur et la belle antiquaire voisine (François Fabian) qu’il a séduite peu avant, est une scène d’anthologie du cinéma. Son complice incarné par Charles Gérard ne sera jamais arrêté et attendra Lino Ventura à sa sortie de prison.

AFP

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