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Braquage de Kim Kardashian : ce que l’on sait sur un « casse parfait »


Kim Kardashian et Kanye West, le 29 septembre à Paris. (photo AFP)

Des truands « à l’ancienne », de jeunes « caïds de banlieue », un chauffeur de VIP: avec l’arrestation de 17 personnes lundi, les enquêteurs reconstituent le réseau auteur du retentissant braquage de la star américaine Kim Kardashian à Paris en octobre.

Voici ce que l’on sait de l’enquête qui a « considérablement avancé » selon des sources policières, alors que les 17 interpellés étaient toujours en garde à vue mardi.

Le casse parfait ?

Neuf millions d’euros: c’est le plus important vol de bijoux commis sur un particulier en France depuis plus de 20 ans et a priori le « casse parfait ».

Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016, la vedette ultramédiatisée de 36 ans a été braquée par cinq hommes armés dans une discrète résidence hôtelière de luxe du centre de Paris, où elle était venue assister à la Fashion Week. Après l’avoir ligotée, bâillonnée et enfermée dans la salle de bain, ils étaient repartis – certains à vélo, les autres à pied – avec une bague d’une valeur de quatre millions d’euros et un coffret de bijoux pour un montant de cinq millions.

Selon les sources, un sixième homme est soupçonné d’avoir servi de chauffeur aux présumés agresseurs.

Toujours selon les sources policières, cet « aplomb et ce culot » – apanage des « beaux +mecs+ », selon elles – n’a pas empêché certaines failles. Des traces ADN ont été retrouvées sur les lieux du vol, et aussi sur un bijou perdu dans la rue lors de la fuite des voleurs. L’une d’elles a « matché » sur un homme d’une cinquantaine d’années connu des services de police pour des braquages. Il a été suivi par les enquêteurs de la brigade de répression du banditisme (BRB) qui ont pu remonter sur ses relations.

« Tirant les fils », ils ont déterminé quels pouvaient être ses complices. Des caméras de vidéosurveillance ont été également très utiles.

Deux cercles de suspects

Lundi matin 17 personnes ont été interpellées en région parisienne, à Grasse (Alpes-Maritimes) et Saint-Jean-des-Pins (Gard). Le plus jeune est né en janvier 1994, le plus âgé a 72 ans. La moyenne d’âge tourne autour de la cinquantaine.

Elles sont pour la plupart issus du « grand banditisme », explique une source policière. Il y a trois femmes dont l’une a 65 ans. Les plus âgés des interpellés sont déjà tombés pour faux monnayage ou le braquage d’un grand joaillier dans le sud de la France il y a près de dix ans.

Les autres sont issus de familles de gens du voyage sédentarisés et d’une autre de Kabyles implantés dans des cités populaires.

Ils se décomposeraient en « deux cercles » en l’état des investigations: les agresseurs présumés d’une part, les intermédiaires et/ou receleurs de bijoux d’autre part.

Deux des suspects ont été vus par exemple se rendre à Anvers (Belgique), plaque tournante du commerce de diamants.

Les enquêteurs pensent que le « cerveau » du casse figure parmi les interpellés. Ils ont été peut-être – les sources incitant à la « prudence » – renseignés par le frère de l’un des suspects, âgé de 30 ans, chauffeur d’une société véhiculant des personnalités, dont la famille Kardashian quand elle se rend à Paris.

Comme les présumés agresseurs de la star, il fait partie des gardés à vue qui, selon une des sources, sont « très peu diserts ».

Quid des bijoux?

Ils n’avaient pas été retrouvés mardi, assurent les sources policières, et sont « par nature difficiles à écouler » y compris à Anvers ou d’autres lieux similaires. Ils peuvent avoir été fondus. Ils peuvent encore être aux mains des braqueurs. Des « sommes importantes d’argent » ont été retrouvées lors des perquisitions.

Quid de la star?

Elle devra être entendue « sur le fond », assurent les sources, par exemple pour être confrontée aux suspects qui seront éventuellement déférés devant la justice. La garde à vue peut durer jusqu’à vendredi s’agissant de grande criminalité. Le juge d’instruction « peut demander à Kim Kardashian de reconnaître les personnes qui l’ont agressée, soit il voudra que ce soit en personne, soit sur des photos. C’est une possibilité », a affirmé lundi l’avocat de la star, Me Jean Veil.

Le Quotidien / AFP