Accueil | Actualités | Bonne santé du marché de l’auto, Renault et PSA en profitent

Bonne santé du marché de l’auto, Renault et PSA en profitent


Les groupes Renault (avec Dacia, Alpine) et PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel) ont renforcé leur domination du marché national. (illustration AFP)

Le marché automobile français a connu une belle année 2018, tiré par les 4X4 de loisir, avec des constructeurs nationaux en forme, alors que les ventes de voitures électriques sont restées décevantes malgré la chute du diesel.

Un marché proche de ses plus hauts niveaux. Avec 2,173 millions de voitures immatriculées en France, 2018 « est une très bonne année ». « On n’est pas loin des niveaux record et très au-dessus du rythme moyen de ces 20 dernières années qui est autour de 2,040 millions », note Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem de l’automobile. Soulignant que la fin d’année a été marquée par une inflexion de tendance, il prévoit une baisse de 3% en 2019, sur fond de ralentissement économique. Le marché du véhicule d’occasion a déjà légèrement baissé l’an dernier (-0,8%). Il pèse plus de deux fois et demi celui du neuf, avec 5,6 millions de voitures ayant changé de main.

Les constructeurs français en forme. Les groupes Renault (avec Dacia, Alpine) et PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel) ont renforcé leur domination du marché national. Au total, ils représentent plus de 57,4% des livraisons, contre 54,5% en 2017. Le succès de Dacia, tiré par la citadine Sandero et le 4X4 Duster, et l’intégration de la marque allemande Opel au sein de PSA ont permis aux groupes français de retrouver un niveau qui n’avait plus été atteint depuis 2005. En 2018, le losange reste la première marque automobile en France avec 18,7% des immatriculations, devant Peugeot (17,9%) et Citroën (9,8%).

Volkswagen doublé. Pour la première fois, Dacia (6,5%), spécialiste des voitures économiques, double Volkswagen, à quelques unités près, pour se hisser au quatrième rang. Le classement par modèle est toujours dominé par la citadine Renault Clio (5,7% du marché), devant sa concurrente Peugeot 208 (4,7%). Les produits des groupes français occupent les 12 premières places, devant la Polo de Volkswagen, première étrangère, en 13e position. « Les groupes français ont bien profité de la bonne santé de leur marché domestique. Cela illustre le bon positionnement de leur gamme. Leurs produits plaisent », estime Flavien Neuvy.

La chute du diesel s’accélère. La chute des motorisations diesel, tombées en disgrâce, notamment depuis le scandale des moteurs truqués de Volkswagen révélé en 2015, s’est accélérée l’année dernière. Leur part a atteint 39% des ventes, et même 36% de septembre à décembre, après 47% en 2017. Le diesel est victime d’un rééquilibrage de sa fiscalité par rapport à l’essence, qui l’a rendu plus cher à la pompe, et de la mauvaise image d’une technologie mise en cause pour ses émissions nocives d’oxydes d’azote et de particules. En 2013, les voitures au gazole représentaient encore plus des deux tiers du marché, après avoir atteint un record à 78% en 2008, selon AAA Data, fournisseur de données automobiles.

Les hybrides et électriques restent marginales. Avec 31 059 voitures immatriculées l’an dernier, soit 1,4% du marché, les motorisations électriques restent marginales même si elles continuent d’augmenter, d’après les chiffres du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Les voitures hybrides combinant motorisation essence et électrique font mieux et atteignent 4,9% des livraisons. Cependant, la chute du diesel a surtout profité aux véhicules essence qui progressent de 7 points à 54,7% du marché.

Boom des SUV. Les 4×4 de loisir ou SUV sont toujours plus plébiscités. Leur part a atteint un nouveau record, à 36%, en 2018, en progression de 4 points, au détriment des berlines classiques et monospaces. Troisième véhicule le plus vendu en France, le Peugeot 3008 fait un carton. En ajoutant le Renault Captur, le Peugeot 2008 et le Dacia Duster, quatre des 10 meilleures ventes en France étaient des SUV l’an dernier.

… et des émissions de CO2. « C’est très positif pour les constructeurs car ce sont des voitures plus chères, avec de meilleures marges, mais elles sont aussi plus polluantes » et émettent notamment plus de CO2, un des principaux gaz à effet de serre, souligne Flavien Neuvy. La hausse des SUV, combinée à celle des motorisations essence qui consomment davantage, provoque une hausse des émissions de CO2 dans l’automobile, un casse-tête pour les constructeurs confrontés à un durcissement des normes européennes.

LQ/AFP