Le groupe BNP Paribas a fait état mercredi d’un premier trimestre solide et fait mieux qu’attendu, profitant d’un net redémarrage de ses activités de marché qui lui ont permis de surmonter les affres de l’environnement de taux bas.
De janvier à mars, le groupe bancaire français a dégagé un bénéfice net en hausse de 4,4% sur un an, à 1,89 milliard d’euros, et ainsi largement surpassé les attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur un bénéfice en repli aux alentours de 1,56 milliard.
Le produit net bancaire, l’équivalent du chiffre d’affaires, a quant à lui progressé de 4,2% sur un an à 11,3 milliards d’euros, s’installant là aussi au-dessus des attentes.
« BNP Paribas réalise une très bonne performance ce trimestre. Les revenus des pôles opérationnels sont en hausse sensible grâce à la bonne croissance de l’activité », s’est félicité dans un communiqué Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général du groupe.
La banque doit ces résultats avant tout au fort redémarrage de ses activités de marché, qui avaient pâti début 2016 de fortes secousses dans un environnement difficile.
Au premier trimestre, traditionnellement le plus vigoureux pour les activités de courtage, la division de financement et d’investissement a ainsi vu son chiffre d’affaires s’envoler de 20% sur un an et son résultat avant impôts être multiplié par près de deux, grâce entre autres à une forte progression sur les taux, les matières premières ou encore les changes.
Les métiers spécialisés, tels que le crédit à la consommation ou l’assurance, et la banque de détail à l’international ont également affiché une dynamique solide et signé la meilleure contribution de toutes les divisions aux bénéfices du groupe.
A l’inverse, le pôle « Marchés domestiques » – où figurent notamment les banques de détail en France, en Belgique ou encore en Italie – a une fois encore souffert des taux bas, qui compliquent la tâche pour l’ensemble des instituts de crédit européens de faire fructifier les dépôts de leurs clients.
Même si les progrès commerciaux sont là – hausse des crédits accordés et des dépôts, progression du nombre de clients de sa banque en ligne Hello Bank! -, le chiffre d’affaires et le bénéfice avant impôt se sont effrités au sein de cette division. Et faute de perspective d’une remontée imminente des taux, les prochains trimestres ne devraient guère apporter d’amélioration substantielle sur ce front.
Bonne nouvelle toutefois, BNP Paribas se félicite dans cette division d’une baisse drastique du coût du risque, terme désignant les provisions passées pour faire face aux risques d’impayés sur les prêts qu’elle accorde.
Celui-ci a chuté de près de 22% sur un an, à 592 millions d’euros, essentiellement grâce à une poursuite de l’amélioration de la situation en Italie et à une sélection plus rigoureuse de ses clients.
Ce recul lui a notamment permis de compenser pour partie la hausse de ses frais de gestion, de plus de 6% à 8,12 milliards d’euros, liée entre autres à une augmentation des contributions obligatoires aux mécanismes de sauvetage bancaire en Europe.
Le groupe a également fait état de coûts de modernisation de ses métiers, à hauteur de 90 millions d’euros, dont « le montant est encore limité ce trimestre du fait du lancement progressif des programmes », a souligné BNP Paribas.
La banque avait dévoilé début février les contours d’un nouveau plan stratégique visant à investir dans le numérique et déboucher sur des économies récurrentes de 2,7 milliards d’euros par an à partir de 2020.
Dans l’ensemble, ces résultats « permettent de démarrer le plan 2020 dans de bonnes conditions », a souligné M. Bonnafé.
En termes de solvabilité, le ratio de fonds propres « dur », un indicateur clé pour le secteur bancaire européen, s’élevait à un peu plus de 11,6% fin mars, contre 11,5% à fin 2016. La réserve de liquidité du groupe, mobilisable à tout moment, a pour sa part été portée à 345 milliards d’euros, contre 305 milliards fin décembre.
Le Quotidien / AFP