Et si Sanel Ibrahimovic (99buts en 128 matches de DN) atteignait la barre des 100 face à ses anciens potes eschois?
Vous allez disputer votre premier clasico dans le camp dudelangeois. Avec vos autres clubs, avez-vous de bons souvenirs face à la Jeunesse?
Sanel Ibrahimovic : Pour mon premier match à la Frontière, on a gagné 2-0 avec Wiltz et j’ai mis les deux buts (NDLR : un seul but, en fait). Puis la saison suivante, avec Hamm, on a gagné 3-2 à Esch et j’ai mis un triplé. Au retour à Hamm, on avait perdu 2-4 et j’en avais mis un.
Lors de vos trois saisons passées à la Jeunesse, le club n’avait jamais fait un aussi bon début que celui qu’elle est en train de réaliser. Les mauvaises langues établissent un lien de cause à effet. Ça vous agace?
La Jeunesse est plus forte cette saison car elle a changé de politique. Regardez, pour l’instant, le seul joueur formé au club qui est titulaire, c’est Ricky Delgado. Ces dernières saisons, c’était différent, on nous expliquait que la philosophie du club était d’en faire jouer beaucoup plus. La Jeunesse a recruté pas mal d’anciens pros qui ont l’air forts, comme (Momar) N’Diaye, qui a déjà marqué 4 buts (NDLR : il est à égalité avec Ibrahimovic en tête du classement des buteurs). Moi, quand j’étais là-bas, il y avait Dieumerci Ndongala au début et puis ensuite, il y a eu le changement de politique.
Quand Carlo Weis dit que si la Jeunesse n’avait pas voulu que vous partiez, vous ne seriez pas parti, ça vous fait quoi?
La Jeunesse ne m’a pas laissé partir. Si ça avait été le cas, elle n’aurait pas demandé tant d’argent! Si j’étais parti gratuitement, là, on aurait pu dire qu’on m’a laissé partir.
Après votre première saison en DN à l’été 2011, vous aviez fini meilleur buteur avec 18 réalisations et déclariez : « Si j’avais joué au F91, j’en aurais mis 38. » C’est votre objectif pour cette saison?
Bien sûr que c’est plus facile de marquer avec le F91 qu’avec Wiltz ou Rumelange! Sur les deux premiers matches, on a inscrit 13 buts (6-0 à Wiltz et 7-1 face à Rosport) et encore, on a été gentils.
Votre meilleur score, c’est 22 buts avec la Jeunesse il y a deux saisons. Objectif record cette année?
Je n’ai plus 20 ans, je ne me fixe pas d’objectif comme ça. Je joue pour gagner les matches, pour essayer d’être champion car c’est ce que je n’ai jamais réussi à faire lors de mes cinq premières années en BGL Ligue. Je suis fier de mes performances mais il n’y a pas de secret, je bosse très dur. J’ai ma journée de huit heures au boulot et puis je m’entraîne comme un fou. Je n’ai jamais raté un seul entraînement depuis que je suis au Luxembourg. Pour ce qui est de mes stats, je n’en fais pas une fixation. Si je ne pensais qu’à ça, je vous jure que j’aurais pu en mettre 10 lors des deux premières journées. Non, et puis on a plein d’autres bons attaquants, tout le monde aura l’occasion de marquer. Par exemple, on a Dave Turpel, qui est super fort et en a déjà mis trois alors qu’il a débuté sur le banc. Non, le seul truc qui me dérange, c’est que j’entende encore des gens critiquer alors que si les gens étaient honnêtes, on entendrait que des choses positives. Je n’ai jamais joué que pour moi! Je ne connais aucune équipe au monde qui entre sur un terrain en se disant « Aujourd’hui, on joue pour lui. » Il faut quoi, que je marque 7 ou 8 buts pour que tout le monde soit content?
Recueilli par Matthieu Pécot