[BGL Ligue] Rosport se maintient : « Un miracle ? Oui, c’en est un »

Il a commencé par dire « non, ce n’est pas un miracle, c’est trop fort comme mot » puis Pedro Dos Santos a réfléchi, s’est souvenu de là où en était le Victoria début mars, lanterne rouge avec cinq points de retard sur le barragiste, avec Patrick Zöllner fraîchement débarqué et Claude Osweiler incapable de sauter dans la brèche comme il l’avait fait l’an passé pour raison de santé. « Si… Si, peut-être que c’est un miracle .» On est d’accord…

La victoire à l’arraché contre le RFCU, dimanche, a mis un point final à l’une des remontées les plus fantastiques des dernières saisons. Pedro Dos Santos le concède  : « Même dans le comité, certains pensaient qu’on était cuits. Vu les résultats, vu les annonces qui se succédaient de joueurs qui allaient nous quitter en été, même à certains gars du groupe, cela semblait désespéré .» « À mon avis, complète Raphaël De Sousa, à ce moment-là, nos dirigeants préparaient l’avenir à moitié comme si on descendait, à moitié comme si on avait encore une chance d’y rester .»

Les dirigeants ont alors pris un effet pervers pleine tronche et ça s’est transformé en énorme coup de bol  : l’incapacité de Claude Osweiler de revenir jouer les pompiers de service a ouvert la voie au coach adjoint de toujours, René Roller. Choc thermique pour les joueurs. « Il est vieille école, explique De Sousa. C’est plutôt un ami qui parle aux joueurs et à dire clairement ce qu’il pense. Patrick Zöllner était plus… comment dire? Analytique .» Ça veut dire un peu plus froid. Voire trop froid pour ce club bien qu’il l’ait fréquenté de longues années (de 2003 à 2008)? Dos Santos confirme  : « René est plus relax. Son arrivée a libéré beaucoup de joueurs. Il avait déjà bossé avec Osweiler, ils ont la même mentalité, le même style et avec eux, on est bien dans nos têtes .»

Il ne faut pas oublier, après tout, qu’en début de saison, le Victoria aspirait à la première partie de tableau. En se remettant la tête à l’endroit, il l’a prouvé lors d’une dernière ligne droite époustouflante et aura de quoi nourrir des regrets vu l’exode qui se prépare et qui va le faire reculer de plusieurs pas en arrière. Pas grave pour les joueurs de cette génération, trop heureux de s’en sortir. « Quand on a perdu à Mondorf sur un but à la dernière minute (2-1, 17 e  journée), je me suis vraiment dit que cette année, on n’y arriverait pas », sourit Dos Santos. Quand on s’est vu mourir, qu’est-ce qu’on apprécie la vie…

Julien Mollereau