Le F91 a fait un pas de plus vers la reconquête du titre en battant logiquement la lanterne rouge. Ce sera chose faite s’il gagne encore cinq des sept derniers matches.
C’était un piège à éviter. «Tout l’environnement – le public, les dirigeants, les médias – pensait que ce serait un match facile, ça ne l’était pas», souffle Michel Leflochmoan. Le F91 n’a pas eu chaud, hier, contre le dernier du championnat, mais il aurait pu. Et aujourd’hui, l’avoir emporté même petitement est un soulagement qui a un fondement comptable : il reste 21 points à prendre dans ce championnat et il n’en faut plus que 13 au F91 pour reprendre le trophée au Fola. Moins s’il le bat dans le duel du 30 avril. Mais à la louche, il ne lui manque plus que cinq succès et encore, ce sera sûrement moins…
Rentrer aux vestiaires sans avoir marqué, c’est une rareté pour le F91 cette saison. Cela ne lui est arrivé que cinq fois et généralement contre des équipes autrement mieux outillées que le CSG : le Fola, Hamm et le Progrès deux fois, notamment. Ce n’est pas forcément le genre de statistique que les spectateurs s’attendent à voir déballée à la pause contre la lanterne rouge et ses 42 points de retard sur le leader. Ils devraient plutôt être en train de compter les buts, non?
Le CSG touche deux fois les montants
Au lieu de ça, on peut vous dire combien de fois Grevenmacher a touché les montants sur les quarante-cinq premières minutes : deux, et pour un F91 en quête de titre de champion, c’est déjà deux fois de trop. Il y a cette frappe flottante de Trierweiler détournée sur sa transversale par Joubert (21e), puis un tir sec de Dervisevic prolongé sur son poteau par le portier dudelangeois (37e). Le CSG est solide et son hôte ne met pas forcément l’intensité requise dans ce duel théoriquement déséquilibré.
Les hommes de Michel Leflochmoan ont pourtant les occasions qu’il faut de prendre l’avantage sans trop forcer. Mais comme très souvent, Augustyn, le Polonais volant, prend feu dans ses cages. Un oubli de Feltes sur un ballon en profondeur qui voit Ibrahimovic filer dans son dos et il supplée son défenseur en intervenant tout en vivacité (19e). Un centre de Pedro au deuxième poteau et il se jette comme un damné pour intervenir sur le plat du pied à bout portant de Turpel (20e). Et il remporte encore un face-à-face devant Ibrahimovic (55e)! C’aurait été des faits d’armes largement suffisants pour hériter du titre de héros de la soirée s’il n’avait pas relâché un centre de Da Mota – alors que Makiadi, qui occupait l’aile gauche, se fait soigner. Turpel, sur la trajectoire de ce cadeau, catapulte en lucarne et s’arrange pour éviter une très mauvaise blague à ses partenaires (1-0, 62e). Il en rajoutera un autre sur penalty (2-0, 73e) mais tout était déjà joué dès que le verrou a sauté…
Julien Mollereau
F91 – Grevenmacher 2-0 (0-0)
Stade Jos-Nosbaum. Pelouse moyenne.
Arbitrage de M. Rodrigues, assisté de MM. Deltour et Lamas. 409 spectateurs payants.
Évolution du score : 1-0 Turpel (62e), 2-0 Turpel sp (74e). Cartons jaunes : Steinmetz (18e), Makiadi (25e), Bechtold (66e), Peters (67e), Dervisevic (75e) à Grevenmacher.
F91 : Joubert 7 – Moreira de Sousa 6, Schnell 6, Prempeh 5, Ney 5 – Humbert 4, Nakache 5 – Ibrahimovic 5 (74e Benzouien), Pedro 5 (80e Adler), Da Mota 7 – Turpel 7 (84e Marques). Total : 62.
GREVENMACHER : Augustyn 7 – Makiadi 4 (80e Ferretti), Ontiveros 6, Feltes 5, Sehovic 5 – Peters 5, Trierweiler 6 – Dervisevic 5, Bechtold 5 (72e Papassarantis), Reckovic 5 – Steinmetz 5 (66e Eshun). Total : 58.