Pétange et le Progrès, le leader et son dauphin, ont conscience qu’ils DOIVENT jouer ce mercredi soir ce match en retard de la 13e journée, malgré des conditions qui rendent les choses aléatoires. Pourtant, le résultat est crucial.
Roland Vrabec n’est pas ravi. Il faut jouer et mettre à jour cette 13e journée de DN, que la fédération veut boucler avant les transferts hivernaux qui induisent une modification substantielle des rapports de force.
Ce n’est pas illogique, mais aujourd’hui, deux des principaux candidats au titre ont l’impression de devoir s’exécuter à marche forcée et cela gêne tous ceux qui aimeraient que cette partie cruciale (le Progrès peut quand même se retrouver à sept longueurs en cas de défaite) soit jouée dans des conditions décentes. «Le terrain n’est pas bon», résume Vrabec.
«Puisque la FLF veut qu’on joue»
Le coach niederkornois assume son fatalisme du moment : «Il sera très difficile de jouer, mais puisque la FLF veut qu’on joue… Ils veulent qu’on finisse la phase aller peu importe les conditions et si l’on veut produire un football intéressant. J’avoue : je ne suis pas content. Mais on ne nous laisse pas le choix.»
Cette rencontre, c’était déjà de la dynamite il y a une semaine et demie, avant que la neige ne vienne l’empêcher. Désormais, sous la pluie, dans la boue, c’est un gros pétard mouillé qui s’annonce mais avec des conséquences toujours aussi importantes.
Laterza et Karayer dans les couloirs?
Pétange, de son côté, a l’assurance, quoi qu’il arrive, de passer l’hiver en tête. C’est confortable. Et la preuve, Carlos Fangueiro n’a pas du tout le même discours : «J’espère avoir l’opportunité de jouer et de finir sur un beau match.» Qu’il soit beau, rien n’est moins sûr, malgré l’impressionnante qualité de jeu affichée par les deux équipes depuis début août.
Pour rester dans le rythme, le Titus est allé battre Hamm en amical (1-2), ce week-end. Toujours en pleine confiance donc, d’autant que leur staff a des certitudes sur ce que proposera son voisin. Pas de Bastos pour contrer, comme Fangueiro l’avait prévu il y a une dizaine de jours, mais un Laterza «plus agressif» revenu aux affaires.
«À mon avis, Bastos jouera devant. À gauche aussi, ils mettront un spécialiste, un Karayer je pense, qui est gaucher.» Bref, Pétange pense que son dauphin le respecte assez pour ne pas prendre de risques inconsidérés. On n’est jamais trop prudent avec une bombe entre les pattes…
Julien Mollereau
«Le Progrès est plus fragile défensivement que le Titus
Le choc s’annonce chaud à croire Rachid Erragui, joueur de Mühlenbach, qui a joué les deux clubs il y a peu.
Battu 5-2 par le Progrès le 23 novembre, Mühlenbach avait seulement plié 2-0 à Pétange un mois plus tard, le 27 octobre. Pourtant, l’un de ses joueurs les plus utilisés du début de saison, son arrière latéral, jurerait que le Titus est encore un peu plus costaud. Avant le choc, il nous a comparé deux équipes pas si semblables que ça, finalement, à bien l’écouter.
Quel est le premier diagnostic avant le choc?
Rachid Erragui : «Ce sont deux équipes costaudes qui se valent. Ce sera très intéressant, un sacré match même! C’est une rencontre que j’aurais été voir si on n’avait pas eu match contre le RFCU. Après, il faudra voir si notre rencontre aura lieu vu l’état catastrophique de notre terrain… Le Progrès fait très bien tourner le ballon. Le Titus, sa force à lui, c’est qu’il est très compact, très équilibré. Le Progrès est un peu plus fragile défensivement. C’est sans doute dû aux qualités spécifiques de ses joueurs : ils jouent plus, mais ils vont moins au duel parce qu’ils peuvent se le permettre. On va dire que sur le papier, Niederkorn est un peu devant mais que Pétange est en train de prouver qu’il a un très bon effectif pour répondre.»
Qui va dominer cette rencontre?
«Aaah, le Titus a des atouts à faire valoir. Mais c’est difficile de répondre à cette question. Ce sera intéressant de voir comment Pétange va aborder cette rencontre. S’il va les attendre ou aller les chercher. En fait, les deux il faut aller les chercher haut! C’est ce qu’il faut faire en règle générale dans ce championnat. Cela a été notre erreur contre le Titus : on les a attendus et on est entrés dans un faux rythme pendant qu’eux avaient le ballon et déroulaient. En deuxième période, on a changé notre manière de faire et on a été bien meilleurs. Du coup, quand on a rencontré le Progrès, on n’a pas refait la même bêtise. On ne les a pas laissés dans leur confort et malgré le score, cela s’est bien mieux passé.»
Quelles sont les individualités marquantes?
«Au Titus, Mokrani m’avait marqué parce qu’il a marqué sur le peu d’actions qu’il a eues (NDLR : deux buts). Il y avait leur numéro 6, Kakoko. Même si nous on avait fait un non-match et qu’ils s’étaient baladés, lui, c’était la plaque tournante. Par contre, côté Progrès, aucun ne m’avait vraiment surpris positivement. C’est de bons joueurs, oui, mais aucun n’avait été énorme.»
Qui possède la meilleure attaque?
«Niederkorn nous a fait très mal en contre. Ils ont marqué quasiment à chaque fois qu’ils se sont retrouvés dans ce genre de configuration. Ils vont très vite vers l’avant et il y a peu de déchet technique. Le Titus, lui, est plus présent dans l’engagement physique. C’est… différent.»
Propos recueillis par J. M.