Dimanche, Olivier Cassan retrouvera le Progrès Niederkorn, un club qu’on l’avait prié de quitter en octobre dernier. Forcément un match à part pour le milieu de terrain français.
À 32 ans, l’ancien du FC Metz est l’une des pièces maîtresses du Käerjeng mis sur pied par l’architecte Dan Theis depuis la reprise. Un Käerjeng qui a pratiquement pris autant de points en trois matches en 2017 (7) que sur tout le premier tour (9).
Cette rencontre avec Käerjeng face au Progrès, cela va forcément vous faire quelque chose, non ?
Olivier Cassan : Oui, c’est spécial. Si cela s’est mal terminé à Niederkorn, je garde dans l’ensemble beaucoup de bons souvenirs des deux ans et demi que j’ai passé là-bas.
Votre téléphone a pas mal dû chauffer ces derniers jours…
J’ai gardé beaucoup de contacts. Des garçons avec qui je discute, j’échange, régulièrement. Il y a Adrien Ferino, Hakim Menaï, Valentin Poinsignon, Mickaël Garos et Ismaël Bouzid. On s’est taquiné par rapport à cette rencontre, mais on parle aussi de tout autre chose. J’ai même été mangé lundi dernier avec Adrien Ferino. On est très amis depuis la période que nous avons passé à Metz ensemble. Il est suspendu dimanche, ce qui est plutôt une bonne chose pour nous (il sourit). Mais on a beau bien se connaître, on ne se fera pas de cadeau sur la pelouse. Tout le monde a besoin de points. Eux dans l’optique de la quatrième place et nous pour notre maintien.
En entrant sur la pelouse, vous aurez, non pas un sentiment de revanche, mais au moins envie de montrer à votre ancien employeur que vous êtes encore capable de faire la différence sur les terrains de BGL Ligue ?
Sincèrement, non. Je n’ai plus rien à prouver. Ma carrière, elle est faite. La seule chose que je dois encore réussir, c’est montrer à mon entraîneur, à mes équipiers, que je mérite ma place sur le terrain. Après, des personnes ont effectué certains choix du côté du Progrès…
Justement, vous êtes encore amer envers votre ancien club ?
Oui, je le suis. Quand vous vous faites remercier d’un club, cela me paraît normal de ressentir un tel sentiment. Mais je ne le suis pas envers tout le monde. Juste quelques personnes qui ont pris la décision. Le reste m’appartient… Après, je sais aussi bien dans quel monde j’évolue. Cela fait 15 ans que le foot est mon métier. On peut dire que je le connais. Chaque week-end, tout est remis en question. Tu peux être adulé un jour et critiqué le lendemain…
Vous avez vu le Progrès à l’œuvre ces derniers temps ?
Non, pas depuis mon départ en octobre dernier. Je n’y suis pas retourné. C’est logique, j’avais autre chose à faire. M’entretenir, puis trouver un club et ensuite reprendre les entraînements.
Comment vous sentez-vous dans le rôle de meneur de jeu à Käerjeng ?
Aujourd’hui, j’évolue plus sur le terrain en « 8 », voire en « 6 », qu’en vrai numéro « 10 ». Cela me correspond mieux, je recule pour faire le jeu. Car quand vous évoluez en « 10 » au Luxembourg, cela peut parfois être compliqué d’avoir le ballon dans les pieds. On orchestre donc mieux le jeu d’un peu plus bas. C’est plus simple de l’orienter. Vu qu’on joue le maintien, on a tendance à plus subir, j’essaie donc aussi d’apporter ma part du boulot au niveau défensif, avant de me projeter assez vite vers l’avant pour tenter d’amener la dernière ou l’avant-dernière passe.
Dans le milieu de terrain, vous évoluez aux côtés de Nabil Benhamza et Yannis Dubin, deux gros bosseurs…
Oui, c’est très agréable d’être équipier avec de tels éléments. Des gars qui vont parfois travailler pour vous. Ils vont récupérer des ballons et ainsi me permettre d’essayer d’en faire le meilleur usage possible. J’ai besoin d’eux pour pouvoir briller!
En décembre, lors de votre arrivée à Käerjeng, vous disiez : « Si j’en crois mon expérience, beaucoup de choses (NDLR : concernant le maintien de Käerjeng) vont se jouer dès la reprise. » Or vous venez de recommencer les matches retour par un beau 7 sur 9. Cela s’annonce plutôt bien…
Oui. Je pense que nous avons fait ce qu’il faut. Si on avait pris trop de retard dès l’entame de cette deuxième moitié de saison, on aurait dû cravacher pour le rattraper. Et souvent, cela ne suffit pas… Maintenant, on n’est pas les seuls à avoir bien recommencé dans le bas de classement. Tout le monde a pris des points. Donc, rien n’est encore fait et il faut continuer sur le même rythme. On a récolté trois unités très importantes à Rosport le week-end dernier mais désormais, on a trois matches compliqués qui se profilent à l’horizon avec le quatrième (Progrès), le cinquième (Jeunesse) et le sixième (Strassen) du championnat.
Entretien réalisé par Julien Carette